En grève le 12 décembre pour défendre la voie professionnelle
Par Coralie Benech
« Pour la FSU, la scolarité doit être obligatoire jusqu’à 18 ans. Toutes et tous les jeunes sont éducables et capables, sans aucune exclusion, et doivent pouvoir bénéficier d’éducation et de formation, de la maternelle au supérieur dans le cadre d’une école publique, progressiste et émancipatrice. » (10ème congrès national de la FSU, Metz, 2022).
Les enseignant·es d’EPS, seul·es à intervenir dans les 3 voies du second degré (générale, technologique et professionnelle), portent dans leur enseignement la même ambition pour tous les publics, celle d’amener chacun·e au plus haut niveau de réussite. Dans ce cadre, le contenu de la formation professionnelle ne saurait être réduit au prétexte d’une insertion plus rapide dans le monde du travail. La complémentarité d’enseignements professionnels et généraux exigeants sont des gages d’une formation émancipatrice de qualité. Il nous faut les défendre et les renforcer.
Les réunions concernant la réforme de la voie pro ont été l’objet de nombreuses tensions depuis l’année passée.
La première vient de la gestion par Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels auprès du ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion et du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, de la réforme de la voie professionnelle. Ainsi l’éducation nationale avait décidé de ne pas s’occuper de cette réforme, ce qui était problématique. La gestion calamiteuse des travaux concernant la réforme de 2022 ainsi que le contenu, ont amené à ce que plusieurs organisations syndicales ne participent à aucune réunion.
En cette rentrée 2023, c’est l’année de la terminale voie pro qui subit des transformations importantes contre lesquelles le SNEP et le SNUEP-FSU se sont fortement mobilisés. Outre le fait que les terminales perdent 4 semaines de cours, il était prévu dans un premier temps de bloquer les 6 semaines de PFMP au mois de mars. Certain·es élèves ne seraient ainsi plus revenu·es au lycée avant juillet pour passer des épreuves. La pression a permis que les PFMP puissent être réparties sur l’ensemble de l’année scolaire pour pouvoir suivre les élèves et éviter les décrochages. En EPS, les premières intentions étaient de donner 55 heures et 10 heures de projet. Il y avait un véritable danger pour l’EPS de perdre rapidement ces 10 heures. Ainsi, grâce à la pression du SNEP-FSU, nous obtenons un global de 66 heures sur 22 semaines, celles-ci permettront de réaliser 3 heures d’EPS et de continuer de mener des projets APPN par exemple.
De nombreuses batailles sont encore à mener. Les organisations syndicales, dont le SNEP-FSU, ont choisi de quitter la commission spécialisée du mercredi 29 novembre, faute de réponses aux différentes questions et aux alertes sur les conséquences dramatiques de cette réforme sur les élèves et les enseignant·es.
Le conseil supérieur de l’éducation qui doit se tenir le 14 décembre devrait être reporté, la bataille n’est pas finie. Menons-là ensemble.
Extrait du communiqué intersyndical – 15 novembre 2023 :
« Pour stopper ce démantèlement organisé de nos lycées pros et contre cette dégradation de la classe de terminale, nos organisations mèneront le combat en intersyndicale.
L’intersyndicale voie pro SNETAA-FO, CGT Éduc’action, SNUEP-FSU, SNEP-FSU, SUD Éducation, SNALC, CNT appelle tous les personnels à échanger et organiser partout des heures d’information syndicale et des assemblées générales d’établissement, pour préparer et réussir une mobilisation d’ampleur le mardi 12 décembre, pour exiger le retrait de cette réforme des lycées pros. »