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DNB Cov19, le CSE confirme la dégradation

Diplome national du Brevet

Le ministère profite de la loi d’urgence sanitaire et ne soumet pas l’ensemble des textes, dont celui-ci, au vote du CSE. Cette exploitation anti démocratique de la situation sanitaire ne fait que confirmer le manque de confiance, depuis longtemps

installé vis-à-vis du ministère. Le présent projet de texte ne concerne que la session 2020. L’EPS n’est pas expressément concernée mais l’ensemble du dispositif est l’occasion, pour nous, de rappeler un certain nombre de choses.

Chaque candidat sera évalué sur 700 points. Pour obtenir le diplôme il faut avoir au moins 350 points. Le maximum des points par ITEM est découpé comme suit :

  • pour chacune des quatre composantes du domaine 1 « les langages pour penser et communiquer » : 50 points max ce qui élève le total possible à 200 points
  • pour chacun des quatre autres domaines de formation du socle commun de connaissances, de compétences et de culture : 50 points max ce qui élève le total possible à 200 points
  • un total de 0 à 100 points pour le français
  • un total de 0 à 100 points pour les mathématiques
  • un total de 0 à 50 points pour l’histoire et la géographie et l’enseignement moral et civique
  • un total de 0 à 50 points pour les sciences : physique-chimie, sciences de la vie et de la Terre et technologie

Le total correspond aux points attribués selon le niveau de maîtrise de chacune des composantes du premier domaine et de chacun des quatre autres domaines du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, ajoutés à ceux obtenus par la moyenne des moyennes trimestrielles obtenues durant l’année scolaire de troisième à l’exception des notes attribuées à compter de la fermeture administrative des établissements d’enseignement en raison de la crise sanitaire.

S’il s’agit de la simple adaptation à la crise sanitaire du DNB en vigueur, les orientations que nous contestons sont toujours de mise, même renforcées.

Premièrement, il est possible d’obtenir le diplôme sur la seule base du livret scolaire (livret scolaire unique numérique[1]). Quand on sait de quelle façon sont remplis les livrets, il s’agit de la négation des savoirs disciplinaires et de l’usurpation politicienne du concept de compétence.  Le livret ne permet pas de connaître les compétences de l’élèves dans chaque domaine de compétences.

Le livret ne sert qu’à cautionner les choix politiques de diminuer le poids des savoirs disciplinaires dans la certification.

Deuxièmement, les quatre notes disciplinaires révèlent ce que le ministre Blanquer n’a jamais caché. Pour tous les enfants de notre pays, il y a des choses vraiment importantes : les mathématiques et le français, les deux matières comptent deux fois plus que les deux autres et 100 fois plus que toutes les autres. Toutes les matières « négocient » l’appréciation portée dans le livret mais les programmes qui déterminent ce qui doit être appris ne sont pas évalués.

les mathématiques et le français comptent 100 fois plus que toutes les autres matières.

Le DNB sur valorise le « savoir lire, écrire, compter, respecter autrui ». Nous sommes loin d’une vision émancipatrice de l’accès aux savoirs et de la « noblesse » qui leur serait rendue par le biais de la certification.

Il y a deux « suppléments d’âme » dont l’EPS ne fait pas partie. La langue des signes française et les langues régionales. La présence de ces deux enseignements ne pose aucun problème de principe. Par contre, ce n’est qu’un élément de plus révélateur de la place qu’occupe l’EPS, comme d’autres disciplines pour le ministère en place, étant totalement absente de l’évaluation spécifique.

Alors que la situation sanitaire a révélé l’importance de la vie physique pour tous les citoyens, ce nouveau brevet des collèges ne change rien. La situation exceptionnelle aurait pu donner une autre place à notre discipline qui a permis et continuera de permettre, à des millions de jeunes, de s’ouvrir et accéder à la culture physique, sportive

et artistique, et de s’inscrire durablement dans une pratique qui fait sens. Le ministère aurait pu rajouter dans cet arrêté gérant l’exceptionnel une évaluation des savoirs pratiques de l’EPS et lui accorder au moins 50 points pour ce nouveau DNB. L’inspection de l’EPS, dans son ensemble, aurait pu porter une telle exigence, avec la profession.

Nous rappelons, pour la scolarité en collège et la certification à la fin de ce stade de la scolarité, notre exigence d’une égalité de toutes les disciplines d’enseignement. Cela doit passer par des épreuves terminales ou, pour l’EPS, des contrôles en cours de formation (CCF).

[1] LSUN