Article rédigé par Benoît Hubert
La situation sanitaire et le confinement a rendu nécessaire la mise en place de modalités exceptionnelles quant aux examens du second degré.
Le Conseil Supérieur de l’Education en visio conférence du 11 mai 2020 a eu à examiner les décrets et arrêtés relatifs au Baccalauréat général et technologique et du DNB. Le prochain CSE du 18 mai examinera les certifications professionnelles et les BTS.
Ces textes en discussion étant relatifs à la loi d’urgence sanitaire, ils ne faisaient pas l’objet d’un avis du CSE. Quelques amendements seront néanmoins étudiés, notamment en ce qui concerne la prise en compte des CCF, avant publication cette semaine. Des précisions seront apportées par la suite, via une note de service sur les modalités de fonctionnement.
Le Diplôme National du Brevet sera délivré à partir de l’évaluation du niveau de maîtrise des domaines du socle de connaissances, de compétences et de culture d’une part, et « des moyennes des moyennes » des notes de contrôle continu avant fermeture administrative des établissements pour un total de 100 points en Français, 100 points pour les mathématiques, 50 points pour l’histoire géographie, enseignement civique et moral, 50 points pour les sciences. Entre 10 et 20 points supplémentaires peuvent être accordés pour les candidats ayant suivi un enseignement facultatif ou un enseignement en langue des signes française. Pour l’EPS, rien de particulier par rapport aux modalités habituelles que nous continuons à contester.
Le baccalauréat sera délivré sur la base du contrôle continu pour le premier groupe d’épreuves. Les notes obtenues aux épreuves anticipées sont conservées, ainsi que celles de CCF si au moins deux d’entre eux ont pu être organisés. Après discussion, demande de précisions et remarques s’agissant de l’EPS, dès lors qu’au moins deux CCF auront été faits, ce seront eux qui seront pris en compte. Lorsqu’il n’y a qu’un seul CCF, ce dernier sera complété par les notes de contrôle continu pour en faire une moyenne, et si aucun CCF n’a eu lieu alors ce serait le contrôle continu uniquement qui s’appliquerait.
Dès lors qu’au moins deux CCF auront été faits, ce seront eux qui seront pris en compte. Lorsqu’il n’y a qu’un seul CCF, ce dernier sera complété par les notes de contrôle continu pour en faire une moyenne.
Le SNEP-FSU a pris acte des postions du ministère mais a exprimé son désaccord sur la prise en compte du seul contrôle continu s’il n’y avait pas de CCF. Par souci d’équité entre les candidats, il semble plus juste que les élèves n’ayant pas été évalués par CCF soient placés comme s’ils étaient « dispensés » ou « non évalués ».
Par ailleurs, la grande hétérogénéité des situations pour les élèves entre ceux qui seraient évalués sur la base de référentiels certificatifs nationaux et ceux pour qui seraient pris en compte des évaluations sur critères et indicateurs locaux s’ajoute à celle connue entre les établissements. Cet état de fait milite pour le maintien des commissions d’harmonisation qui devraient se tenir en amont des jurys.
Et pour les options …
S’agissant des enseignements optionnels, la prise en compte se fera dans le cadre du contrôle continu dès lors que ces enseignements auront donné lieu à évaluation.
Le baccalauréat serait attribué, ou non, par un jury académique qui aura un travail d’harmonisation à partir d’éléments relatifs à l’établissement (résultats du baccalauréat de l’année précédente par exemple) et un travail de délibération sur la base du livret scolaire.
En termes de calendrier, les résultats des délibérations seront publiés le 7 juillet pour permettre la tenue des oraux de rattrapage entre les 8 et 10 juillet.
Les organisations syndicales du CSE ont toutes fait la demande de neutralisation complète du troisième trimestre, dépassant les seuls périodes du confinement et du déconfinement progressif, par mesure d’équité (les premiers foyers ayant fermés plus tôt). Le Directeur de l’Enseignement Scolaire s’y est dit favorable mais il faudra attendre les arbitrages du ministère.
Les inégalités qui ne manqueront pas de s’exprimer pour le Bac cette année, du fait du contexte exceptionnel et de la prise en compte du contrôle continu, appellent plus que jamais à la suppression des réformes des lycées et du bac.
C’est que nous continuerons à porter avec la profession !