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Enseignement de spécialité EPS, la ténacité paye !

Un nouvel enseignement de spécialité va voir le jour à la rentrée 2021, le Ministre a saisi le conseil des programmes pour travailler sur le contenu d’une spécialité « EPS, pratiques et cultures sportives ». Le SNEP a porté toutes ces années la création d’un approfondissement qui mettait au cœur la culture sportive. L’option de spécialité doit être possible pour tous les élèves qui la choisissent.

Le SNEP a toujours défendu l’idée d’un approfondissement dans notre domaine d’enseignement, vieille lutte concrétisée au début des années 2000 par la création de l’enseignement d’exploration et de complément dans environ 110 Lycées. Vingt après, avec le nouveau lycée et bac, patatras tout disparait et l’EPS est absente des nouvelles spécialités. Le programme d’enseignement optionnel hypertrophié qui visait à occuper le vide laissé ne répondait en rien à la demande des enseignants et des élèves (désormais et logiquement une révision de ce dernier s’impose).

Bien qu’opposé à la réforme du lycée, depuis notre audition lors de la commission Mathiot (qui avait retenu seulement l’idée en 1ere), le SNEP avec les collègues d’EPS n’a eu cesse de convaincre largement pour qu’advienne une voie d’approfondissement pour l’EPS. Nombre d’actions ont été entreprises et de courriers adressés aux parents, élus, ministre, président. Avec la profession le SNEP a fait feu de tout bois, nos bulletins en témoignent.

L’obtention officielle (BO du 12/09/19) mais à titre expérimental de l’enseignement optionnel renforcé (4h au lieu de 3) fut pour nous une première étape. Toujours seuls, avec ce groupe de 12 établissements nous avons continué à avancer, agir et échanger, alors que l’institution n’a fait aucun suivi de cette expérimentation. Sur ce dossier, le SNEP a accumulé un retour d’expérience professionnelle que personne d’autre ne possède, nous espérons donc être écoutés sur le futur programme de l’enseignement de spécialité (rendu fin janvier).

Le SNEP n’a rien lâché sur cette lutte essentielle à plus d’un titre

Essentielle pour l’EPS : tout en combattant la réforme du lycée, il ne nous paraissait pas concevable que l’EPS soit la seule discipline à ne pas bénéficier d’un enseignement de spécialité. Pour le SNEP, il en va de la place et de la reconnaissance de l’EPS dans le système scolaire.

Essentielle pour les lycées : l’enseignement de spécialité va permettre de placer l’EPS au cœur du projet d’établissement. Cette « tête de pont » (en termes d’heures et de contenus) de l’EPS dans le lycée devrait « rejaillir » sur l’ensemble de l’EPS et de l’AS. Une expérience professionnelle des enseignants existe déjà pour mener à bien ce futur enseignement.

Essentielle pour les élèves : avec un contenu d’enseignement dans et autour de l’EPS les élèves pourront s’émanciper encore davantage par la pratique et la culture sportive qu’ils vont approfondir et vivre. Cet enseignement devrait les préparer au mieux à des orientations futures et pas seulement en STAPS. Il répond à une forte demande.

Transformer l’essai

Alors que jusqu’à présent le ministre rejetait nos arguments, aujourd’hui il les reprend à son compte.

De l’option d’exploration nous retiendrons une « erreur » à ne pas renouveler, celle d’être restée trop confidentielle, tous les élèves de France doivent si c’est leur choix prétendre à l’enseignement de spécialité. Les belles réussites doivent être davantage partagées. Avec l’enseignement de spécialité à venir, il sera donc nécessaire de communiquer largement avec la profession et dans la société, mais aussi qu’un nombre conséquent d’établissements propose cet enseignement.

Pour la discipline, la ténacité et l’action collective menées par le SNEP « paient ». Bien entendu il faudra rester vigilant, mais cette victoire sur l’enseignement de spécialité en appelle d’autres, soyons, avec le SNEP, tenaces et exigeons ensemble une certification digne de l’EPS à tous les examens, des programmes ambitieux et des horaires augmentés.