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Primaire : quel héritage des JO ?

Depuis le début de la campagne médiatique sur les Jeux Olympiques et Paralympiques de PARIS en  2024, le gouvernement insiste sur « l’héritage » de ces Jeux pour la population.

Pour l’EPS à l’école primaire, l’héritage semble bien terne ! Le gouvernement a beau communiquer sur le “Bouger 30 minutes par jour”, en prenant appui sur les sportifs et sportives de haut-niveau, dans la réalité, la situation ne s’est jamais autant dégradée : la formation initiale des professeur·e·s des écoles a été réduite de moitié, la formation continue est quasiment inexistante, les conseiller·ère·s pédagogiques en EPS ont été supprimé·es dans de nombreux endroits, ou réquisitionné·es pour faire des maths et du français, l’USEP n’a pas les moyens de développer le sport scolaire.

Avec ses deux mesures phares, le “Savoir Rouler à Vélo” et le  “Savoir-nager” (qui sont de la responsabilité de l’école depuis très longtemps), le ministère en profite pour privatiser les formations ou développer des partenariats, sans investir dans l’Éducation Nationale. En conséquence,alors que les problèmes de santé et d’inégalités (sociales, territoriales, entre filles et garçons) en matière d’accès à la culture sportive demeurent, les élèves ont moins que jamais une éducation physique et sportive à la hauteur de leurs besoins.  

Pour qu’il y ait un véritable “héritage des Jeux Olympiques”, il faudrait une tout autre politique de manière urgente ! Le SNEP et le SNUipp suggèrent au gouvernement de réorienter toute sa communication et son action sur l’augmentation de l’horaire d’EPS, pour enfin pouvoir atteindre les 3 heures par semaine prévues dans les programmes. Plutôt que de se limiter à “bouger 30 minutes par jour”, le gouvernement devrait mettre en avant le rôle indispensable de l’EPS dans le développement des enfants, et faire en sorte que cesse la hiérarchie entre les disciplines, pour que les professeur·e·s puissent sereinement prendre le temps de faire leur EPS et assurer l’ensemble des autres disciplines prévues aux programmes… C’est possible comme l’a montré l’enquête sur les « écoles vitaminées à l’EPS » menée avec des chercheur·euse·s, à l’initiative de nos deux syndicats, sous réserve de réunir certaines conditions : des équipements proches de l’école, de la formation, un accompagnement pour développer l’EPS et les rencontres sportives sur le temps scolaire. 

Enfin, toutes les actions nécessaires pour développer l’activité physique quotidienne ne doivent pas uniquement reposer sur l’École. Elles doivent s’adresser au grand public et doivent être prises en charge – en plus de l’EPS à l’école – par l’ensemble des temps de l’enfant (périscolaires, vacances, week-end), le SNEP et le SNUipp l’ont déjà demandé en 2020 avec « 20 mesures pour développer l’activité physique, l’EPS et le sport scolaire »

Pour l’héritage des Jeux Olympiques, l’École est prête à jouer son rôle, grâce à la discipline EPS et au sport scolaire… à condition qu’on lui en donne les moyens ! 

Claire Pontais et Guislaine David

Communiqué de presse SNEP-FSU et SNUipp-FSU, le 5 avril 2023