La DEPP 1 vient de publier le rapport « L’Europe de l’éducation en chiffres », pour l’année 2024. Le rapport met la focale sur l’éducation physique en Europe. Nous revenons ici sur quelques points saillants retenus par la DEPP.
Éléments de contexte
Dès le début du rapport, nous apprenons que la France se situe parmi les pays les plus jeunes d’Europe. Nous ne pouvons qu’afficher, une nouvelle fois, notre incompréhension face aux politiques de l’Éducation françaises. Cette donnée devrait conduire l’État à investir massivement dans l’Éducation. Si nous pensons aux recrutements par concours, afin de stabiliser les salarié.es au sein des équipes pédagogiques et professionnelles, en premier lieu, pour répondre au défi démographique, nous y incluons l’ensemble des investissements dont les salaires des agent.es, élément déterminant de l’attractivité des métiers.
Le rapport pointe un certain nombre d’éléments qui mettraient la France devant ses voisins européens. Nous les citons ici : scolarité plus longue, moins de sorties précoces du système scolaire, bonne inclusion des élèves à besoins particuliers, plus d’étudiant.es étranger.es …
Nous ne reviendrons pas ici en détail sur l’ensemble, mais nous citerons l’inclusion. Si le ministère a recruté plus d’AESH depuis plusieurs années, leur nombre et leur formation sont largement insuffisants. Nous ne parlons même pas de leur statut professionnel. Nous avons aussi déjà écrit concernant les inégalités entre les disciplines scolaires, l’EPS faisant partie de celles qui sont particulièrement dépourvues de moyens liés à l’inclusion.
Les investissements publics dans le second degré sont au niveau de la moyenne européenne. Il est regrettable que le rapport ne mette pas en parallèle le PIB p.ex. et le niveau d’investissement. Puis, nous trouvons dommage que l’État français ne soit pas un moteur en terme d’investissements dans l’Éducation et se « contente » d’une petite moyenne européenne.
Fait marquant : EPS
Le rapport commence avec l’EPS comme fait marquant. Nous nous félicitons, sur le principe, que l’EPS se trouve analysée et mise en avant au niveau européen. La campagne du SNEP-FSU pour le développement de notre enseignement à l’École n’y est certainement pas pour rien.
Ainsi, nous voyons qu’aucun pays n’atteint la recommandation de l’OMS des 60 minutes d’activité physique (AP) par jour. La France se situe à 45% de cette recommandation.
L’adolescence est une période lors de laquelle la pratique physique et sportive baisse dans toute l’Europe. Par contre, trois pays ont mis en place une augmentation du nombre d’heures d’EPS en collège par rapport au nombre dispensé dans l’enseignement primaire. La Suède se situe à + 40 heures, l’Autriche à + 30 h et le Chypre à + 17 h annuels. La conclusion du rapport est que ces choix d’augmenter les heures d’EPS dans (l’équivalent) le second degré « limite le décrochage de la pratique physique et sportive à l’adolescence ».
Le rapport fait état de nombreux pays, dont la France, qui ont mis en place des dispositifs complémentaires à l’EPS à l’école. En France, il s’agit notamment des 30 minutes d’activité physique quotidienne. Nous avons déjà largement regretté la mise en concurrence entre ces dispositifs péri-scolaires, d’un côté et l’EPS et le sport scolaire de l’autre. Curieusement, le rapport ne précise pas de bienfaits notables de ces dispositifs, contrairement à l’augmentation des horaires de l’EPS, pour les pays cités.
Sport extra-scolaire
Suite à l’enquête du « Baromètre UE » (mai 2024) il apparait que 42% des 15-30 ans français pratiquent l’activité sportive dans un club. Cette donnée vient contrer un certain nombre d’études se voulant plus alarmistes concernant la pratique sportive des jeunes français. D’autant plus que la moyenne européenne est à 33%. Si des progrès peuvent et doivent être réalisés, la pratique sportive institutionnalisée se situe toujours à un très haut niveau dans notre pays.
- Direction de l’évaluation de la prospective et de la performance (Ministère de l’Education[↩]