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Soirée de l’EPS n°5/Saison 5 : Faut-il des barèmes non mixtes ?

Jeudi 13 mars – 18h30 / 20h

En EPS, depuis de nombreuses années, les évaluations des activités de performance athlétique proposent des barèmes différents pour les filles et (d’autres) pour les garçons. Un peu comme dans les cross UNSS où les distances sont différentes pour les filles et les garçons. 

Cette différenciation genrée part du principe que les filles seraient moins fortes, rapides, performantes que les garçons.

Pourtant, dans les cours d’EPS, il peut exister un plus grand écart entre deux garçons qu’entre une fille et un garçon. L’écart n’est-il pas plutôt lié à une pratique sportive en club, plutôt qu’au fait d’être une fille ou un garçon ?

Les barèmes genrés ont pour justification la réduction de l’écart entre les notes des filles et celles des garçons aux épreuves certificatives, mais ils renvoient un message aux filles : elles seraient de fait moins fortes que les garçons. 

En classe de terminale, les écarts de notes garçons/filles au baccalauréat persistent malgré l’évaluation « au fil de l’eau », selon la formule consacrée des AFL 2 et 3, puis les commissions d’harmonisation. D’ailleurs, face à la complexité du sujet, cette place accordée aux compétences méthodologiques et sociales, tout comme à ces commissions d’harmonisation, ne vise-t-elle pas à compenser les écarts de note, témoignant ainsi des difficultés de notre discipline à transformer réellement les pouvoirs d’agir de nos élèves ?

Face à cette difficulté, la tentation d’une EPS sans épreuve de performance est grande. Une EPS sans barème est-elle vraiment une EPS de l’égalité ? 

Notre discipline réfléchit depuis longtemps aux questions d’égalité filles-garçons. Elle a construit des expérimentations pédagogiques et didactiques en conservant une ambition de réussite et de réalisation de performance du plus haut niveau pour toutes et tous. Un barème identique pour tous et toutes est-il à lui seul gage d’un mouvement vers plus d’égalité ?

Avec nous pour en parler :

  • Fabienne GILLONNIER – Professeure agrégée à l’université de Savoie Mont Blanc et chargée de mission « Égalité femmes/hommes »
  • Lucile GRÈS – Professeure d’EPS, Académie Limoges
  • Yoan FORTUNE – Maître de conférences en histoire du sport à l’UFR STAPS de l’Université de Rennes 2
  • Aurélien BROUSSAL-DERVAL – Professeur en science du sport dans de nombreuses universités et directeur des formations à la Fédération Française d’Haltérophilie Musculation
  • Nathalie MONNIER -Membre du collectif des didacticiennes atterrées
  • Aurelia WAVELET – Professeure d’EPS, Académie Reims

Enseignants : le grand déclassement ?

Géraldine Farges et Igor Martinache, Collection « La Vie Des Idées », Les Presses universitaires de France (PUF), 2025

Par Bruno Cremonesi

Un livre de 120 pages composé de plusieurs articles sur le métier. Un bel exploit qui se lit facilement et vient articuler les questions salariales, l’augmentation des contractuel·les, la baisse d’attractivité avec des questions politiques sur la gestion en profondeur du grand service public de l’éducation nationale. Mais l’ouvrage fait surtout la démonstration du lien entre les politiques salariales, de gestion des carrières et la réussite scolaire des élèves. Autrement dit, lorsque certain·es pensent qu’une bataille sur les salaires serait très corporatiste et centrée sur le seul intérêt des professeur·e, l’ouvrage apporte un autre regard. Par exemple, Géraldine Farges montre, travaux à l’appui (TALIS, PISA) 1, que les systèmes éducatifs où les enseignant·es se sentent le plus valorisé·es socialement sont aussi ceux où les élèves réussissent le mieux.

Un autre article est tout particulièrement intéressant. Sandrine Garcia démontre que la différenciation pédagogique est à la fois présentée comme un moyen de permettre à tous·tes les élèves de trouver une place dans la classe et un sens à leur présence à l’école (ne pas se décourager d’apprendre). Ce qui en fait un moyen de gérer l’hétérogénéité sans réduire les écarts entre les élèves. Elle ajoute : « Cela rend les enseignant·es responsables de l’échec scolaire parce qu’elles·ils seraient à la fois incapables de se saisir de la richesse que représenterait l’hétérogénéité des élèves et de mettre en œuvre une pédagogie différenciée. Cette injonction est ainsi à la fois un moyen de gestion des inégalités au sein du système scolaire et un outil de responsabilisation des enseignant·es. »

À lire !

Toujours plus haute

Marion Poitevin, Cosmo Danchin-Hamard, aux éditions Sens Dessus Dessous, 2025

Par Bruno Cremonesi

Un petit clin d’œil pour ce livre de littérature jeunesse qui raconte l’histoire de Marion Poitevin qui va gravir des sommets et sortir des chemins attendus. À 39 ans aujourd’hui, elle est aujourd’hui secouriste et guide de haute montagne. Un métier encore aujourd’hui essentiellement masculin. Elle est la première femme admise au groupe militaire de haute montagne, la première femme au sein de l’équipe d’élite de l’armée. Un parcours de vie inspirant pour la jeunesse qui montre les résistances encore importantes de la société à l’égalité et la force des femmes pour gravir et conquérir les sommets a priori inaccessibles.

Notes :
  1. Andreas Schleicher, Valuing our Teachers and Raising their Status. How Communities can Help, Paris, édition OCDE, 2018[]