Dans certaines académies, les équipes d’EPS reçoivent des messages envoyés par les IPR EPS directement ou bien via leurs chefs d’établissements concernant la «continuité pédagogique» en EPS. Ils vont jusqu’à affirmer qu’il s’agit d’une priorité nationale.
Ils parlent, d’ailleurs d’une mission des enseignants d’EPS.
A la suite de ces quelques affirmations, sur lesquelles nous reviendrons plus loin, ils adressent un questionnaire aux coordonnateurs des APSA dans les équipes.
Concernant les questions posées, sans toutes les citer, il s’agit de savoir si la continuité pédagogique a été mise en place, qui la met, et qui ne la met pas, quelle est la cohérence avec les autres disciplines, s’agit-il d’une activité physique ou des connaissances(sous-entendu théoriques)…
Un carnet journalier pour chaque élève est évoqué également.
Pour terminer, il est demandé aux chefs d’établissement de transmettre ces informations aux IPR.
Avis du SNEP-FSU
Nous l’avons déjà affirmé, la continuité pédagogique en EPS, dans les présentes conditions, n’existe pas. Il serait bon que les autres membres de la communauté éducative cessent d’utiliser ce vocable inapproprié.
L’EPS s’est arrêtée.
Elle reprendra à la sortie de la période de confinement, selon la date décidée, plus ou moins efficacement.
Les problèmes auxquels nous seront confrontés ne sont pas totalement connus car nous vivons dans un contexte social extraordinaire, et qui va durer plusieurs semaines, apriori.
La continuité pédagogique en EPS, dans les présentes conditions, n’existe pas.
L’EPS s’est arrêtée.
Elle reprendra à la sortie de la période de confinement, selon la date décidée, plus ou moins efficacement.
Les problèmes auxquels nous seront confrontés ne sont pas totalement connus car nous vivons dans un contexte social extraordinaire, et qui va durer plusieurs semaines, apriori.
Concernant la priorité nationale, il nous semble qu’il s’agit de la lutte contre la propagation du virus Covid-19, et de rien d’autre. Mettre la pseudo continuité pédagogique au même niveau relève d’une mesure de communication ministérielle à l’image de ce que nous vivons depuis le début de la crise. Ceci est très regrettable.
Les enseignants d’EPS ont été recrutés pour accomplir les missions liées à l’enseignement de l’EPS. Parler de mission en utilisant le terme de «continuité pédagogique» dans ce contexte est, pour le moins méprisant.
Envoyer un QCM aux élèves n’en est pas une!
Certaines demandent frôlent l’absurde. Un carnet journalier est à proposer aux élèves alors que beaucoup ne s’en sortent pas avec les cours dans les autres matières faute de matériel, d’espace de travail disponible. Les outils numériques disponibles ne permettent pas une organisation digne de ce nom. Certains de nos inspecteurs savent-ils ce qui se passe dans les équipes des établissements depuis 3 semaines ?
Puis, c’est curieux, là où le SNEP-FSU est le seul à lutter pour une augmentation des horaires d’EPS permettant les approfondissements dans les apprentissages, une multiplication du nombre de séances hebdomadaires, il a fallu que l’EPS soit suspendue pour que l’institution dise que de l’EPS tous les jours, c’est bon!
Il a fallu que l’EPS soit suspendue pour que l’institution dise que de l’EPS tous les jours, c’est bon !
Soyons clair. Bon nombre de nos collègues, seuls ou en équipe, ont proposé de nombreux dispositifs et autres conseils à leurs élèves, sans attendre des demandes et injonctions de la hiérarchie. C’est pourquoi, plutôt que donner des consignes douteuses, plutôt que d’organiser le véritable «flicage» des collègues, creux et incompréhensible dans cette période tellement incertaine pour tous, plutôt que de vouloir organiser, en sollicitant dans cette tâche les chefs d’établissement, la mise au pas de notre profession qui subit pleinement les événements, les IPR EPS (heureusement dans plusieurs académies, ils ou elles semblent avoir pris la mesure de la crise et assument une gestion bienveillante) devraient acter que l’EPS est suspendue, prendre des nouvelles des équipes d’EPS, se tenir disponibles pour soutenir les collègues et les équipes dans leurs éventuelles demandes.
Nous les y invitons avec conviction et la volonté de défendre, en commun, l’EPS de qualité.
A tous les collègues recevant de telles demandes voire exigences, nous appelons à ne pas répondre.