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Pour un changement de notre mode de défense de la discipline scolaire « EPS »

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Prétendant venir en aide aux « orphelins de 16H » ce dispositif viserait à « offrir aux élèves, dans le prolongement des enseignements obligatoires d’EPS, un temps supplémentaire de pratique sportive »

Maurice Portes, ex professeur d’EPS et adhérent à l’AEEPS et au SNEP depuis le début des années 60 réagit à la lecture de la position du snep sur ce thème. En deuxième partie Michel Fouquet, secrétaire national du SNEP-FSU, répond à Maurice Portes.

Avertissement
La lecture des bulletins nationaux et régionaux du SNEP et des informations disponibles sur le site de l’AEEPS, est révélatrice du degré d’inquiétude actuel de celles et ceux qui militent pour la défense de l’EPS. Les attaques dont la discipline a souvent été l’objet se sont exacerbées ces deux dernières années, à un point tel que la menace d’un ultime assaut avant liquidation progressive n’est plus à exclure.
Peut-on encore stopper collectivement ce processus mortifère ? Je veux y croire. Un « rayé des cadres » depuis plus de 10 ans peut-il contribuer utilement à la lutte pour la pérennité de notre discipline scolaire ?
A vous d’en juger après lecture des lignes qui suivent…


Le « volet sportif de l’accompagnement éducatif » comme révélateur des visées liquidatrices de l’EPS de nos gouvernants ….

Prétendant venir en aide aux « orphelins de 16H » ce dispositif viserait à « offrir aux élèves, dans le prolongement des enseignements obligatoires d’EPS, un temps supplémentaire de pratique sportive »

LE SNEP, commentant les termes de la dernière circulaire ministérielle précisant les conditions de sa mise en œuvre, (cf bulletin 796, du 5 07 2008, pages 5, 6, 7), s’interroge légitimement sur le terme « prolongement », en rappelant que cette formulation est utilisée depuis toujours pour positionner l’association sportive de l’établissement, et sur la responsabilité à endosser par les enseignants pour une activité animée par d’autres intervenants. Et il met en cause, tout aussi légitimement,

  • le financement du dispositif par le CNDS,
  • la dispense de souscription de licence et de certificat médical,
  • la volonté de concurrencer l’association sportive d’établissement, etc.

… et de notre embarras collectif pour les contrer.

Par ailleurs, la circulaire précisant que « Dans la mesure ou les activités organisées dans la cadre de l’accompagnement éducatif … s’entendent comme une INITIATION … » 1, le SNEP pose la question suivante : « Une activité volontaire peut elle être assimilée de ce point de vue à l’enseignement obligatoire ? ». Voilà une question qui me paraît illustrative de l’embarras dans lequel se déploie notre argumentaire :

Peut-on s’étonner qu’un dispositif qui affirme vouloir « offrir plus de temps de pratique sportive » à des collégiens s’assigne un objectif « d’initiation » à la pratique de telle ou telle spécialité ?
Evidemment non

S’est-on jamais insurgé que « l’initiation » puisse participer des objectifs poursuivis par l’AS scolaire, pour laquelle la participation est volontaire ou n’est pas ?
Je n’en ai pas souvenir

La pratique obligatoire d’une APSA en EPS au collège vise-t-elle prioritairement à « initier » les élèves dans cette spécialité ?
On ne trouvera pareille affirmation, ni dans les programmes, ni dans les commentaires critiques de ceux- ci émis par le SNEP.

Ou bien est-ce que le processus éducatif conçu et conduit en EPS pour contribuer à l’atteinte des finalités de l’école, suppose, entre autre chose, de faire acquérir, sur l’APSA, des connaissances induisant des effets « d’initiation » ?
C’est ce que me paraît sous entendre « l’option culturaliste »

Sans vouloir donner à une phrase extraite d’un long commentaire valeur d’exemple généralisable, on peut, me semble t il, considérer qu’elle illustre les risques d’illisibilité que nous fait courir notre pratique militante de défense, tour à tour,

du service public d’éducation pour tous, de l’AS comme prolongement de l’EPS, du monopole de l’intervention dans le temps scolaire, du modèle culturaliste pour la discipline, du statut et des maxima de service des professeurs d’EPS, etc.

Car nous sommes ainsi conduits à raisonner comme les seuls légitimes propriétaires du long processus d’éducation par la pratique physique qui se déploie pour chaque individu, de la naissance à l’âge adulte.
Cette prétention – réelle ou apparente – nous aliène des pans importants de la population qui la trouvent excessive et irréaliste.

« Qui trop embrasse manque le train » se plaisait à dire J. PINTURAULT.

C’est, selon moi, le risque que nous courons aujourd’hui en continuant à raisonner de la sorte.
Car, à l’évidence, ce processus de construction de chacun en tant qu’humain, tant au plan de sa motricité qu’aux plans des autres dimensions de son humanité – imprégnation culturelle, affectivité, intelligence, sociabilité -, ne se cantonne pas aux horaires scolaires de notre discipline. Tous les moments « d’aventures motrices » qu’est amené à vivre le sujet, y participe positivement ou négativement.

Et ce long processus est alimenté par une pluralité de CONTRIBUTEURS :

  • L’ETAT, par le pilotage et le financement, au sein de l’institution « ECOLE », d’une DISCIPLINE SCOLAIRE : l’EPS.
  • La FAMILLE, par les expériences motrices qu’elle fait vivre à ses enfants et aux apprentissages qu’elle peut conduire (la marche par exemple) ou qu’elle demande à des personnes qualifiées de conduire (séjours de skis par exemple).
  • Les CLUBS SPORTIFS, par l’encadrement des pratiques spécialisées pour lesquelles leurs fédérations bénéficient d’une délégation de l’état.
  • Les COLLECTIVITES TERRITORIALES, par des offres de pratiques ponctuelles, souvent à caractère convivial et festif.
  • Les GROUPES d’APPARTENANCE, (mouvements de jeunesses, bandes de copains, par ex), par les séquences de pratique qu’ils insèrent délibérément ou aléatoirement dans leurs activités.

Actuellement ce panel d’offres de pratique est regroupé, dans le langage commun, sous l’appellation « pratique sportive ». Les pratiquants affirment tous « faire du sport » quelles que soient les activités auxquelles ils s’adonnent et l’intensité de leur investissement. Quant aux élèves ils disent « avoir sport » lorsque l’emploi du temps annonce une séance d’EPS.

Cette globalisation sémantique s’explique :

  • les media accordent au spectacle sportif de haute performance et à la « peopolisation » de ses acteurs, des plages de temps et des surfaces de papier de plus en plus importantes ;
  • les pratiquants plus modestes, s’en tenant à quelques aspects formels de cette « pratique d’exception », ont tôt fait d’identifier la leur à celle de ces « modèles » ;
  • les campagnes d’information menées pour lutter contre l’obésité et l’hypokinésie incitent à « faire du sport » en évoquant les bienfaits d’une simple activité physique régulière ;
  • L’EPS, au collège et au lycée, recourt à des APSA diversifiées dont la plupart donnent lieu, hors de l’institution scolaire, à des pratiques « codifiées, compétitives et institutionnalisées »; donc sportives selon P. Parlebas ;
  • etc.

Mais elle est abusive … parce que la même étiquette recouvre des objets incroyablement différents,

… et dangereuse à plus d’un titre :

  • elle génère une approximation regrettable dans l’esprit des naïfs qui, mesurant mal les exigences d’une pratique sportive dont les ambitions dépassent le seul souci de l’entretien d’un capital physique, croient pouvoir « entrer en sport » sans quelques précautions ;
  • elle donne à croire aux parents que quelles que soient les spécialités et la forme de pratique proposée, l’existence présumée d’une communauté partagée de potentiel de développement et de valeurs éducatives  par « LE SPORT (?) les dispense d’une réflexion quelque peu armée avant de choisir pour leur progéniture ;
  • enfin et surtout, elle autorise la confusion entre ce qui peut être attendu, en terme d’éducation, d’une pratique volontaire et presque toujours onéreuse des APSA dans des structures privées, et ce qui peut l’être d’une pratique obligatoire pour tous, conçue pour contribuer à l’atteinte des finalités de l’institution publique que la République s’est donnée pour assurer à tous, un fond commun de formation citoyenne : L’ECOLE.

C’est évidemment cette confusion qui préoccupe le plus les professionnels de l’EPS, en tant qu’elle constitue, à terme, une menace pour l’existence, non de la pratique sportive à l’école, mais de la discipline scolaire « EPS » en tant que telle.

Faisons crédit à de nombreux hommes politiques et à la plupart des parents, que cette confusion a ses racines dans la méconnaissance de ce qu’est ou peut être « la spécificité de l’EPS » par rapport aux autres contributeurs de l’éducation physique, de ce qu’est ou peut être « la plus value éducative » qu’elle apporte, de « ce qu’aurait à perdre la nation » si on l’affaiblissait ou la supprimait. Mais ne pêchons pas par naïveté et soyons conscients que pour les forcenés de la réduction des dépenses publiques, il est bien commode de jouer sur cette confusion pour promouvoir des alternatives moins coûteuses que l’entretien d’un corps de fonctionnaires spécialistes de la discipline ; (la liste de ces forcenés serait longue, de Comiti à Darcos/Laporte, (l’homme qui « a voulu voir les Antilles de vive voix ») , et impliquerait des ministres « de gauche (?)» comme « de droite » ; les exemples d’opérations politiques instrumentant cette confusion sont nombreux, « le volet sportif de l’accompagnement éducatif » n’étant, pour l’instant, que le dernier de cette litanie.

Pour éclairer les « ignorants » et s’opposer aux « liquidateurs » tous les professionnels s’époumonent depuis le début des années 60 à dire ce qu’est l’EPS et ce qu’elle n’est pas…

Pour éclairer les « ignorants » et s’opposer aux « liquidateurs » tous les professionnels s’époumonent depuis le début des années 60 à dire ce qu’est l’EPS et ce qu’elle n’est pas…

C’est ainsi, qu’en cet été 2008, l’AEEPS (70 ans d’âge), à la recherche d’un point de vue consensuel en son sein sur l’EPS, invite les représentants de chaque « sensibilités » à se positionner sur ce qu’elle n’est pas en listant quelques « principes proscriptifs », et ce qu’elle est avec quelques « principes prescriptifs » 2.

Ces efforts renforcent peut-être les convictions de ceux qui les consentent et de leurs collègues, mais restent quasiment sans effet sur ceux qu’ils veulent convaincre.
Quant aux « liquidateurs », ils ne renonceront pas à leur entreprise par la grâce d’un argumentaire humaniste défendu par les professionnels de la discipline, auxquels se joindraient quelques élus de fédérations de parents d’élèves et quelques (trop rares) cadres du mouvement associatif sportif. C’est un rapport de forces favorable qu’il faut créer en convaincant la masse des citoyens de l’impérieuse nécessité, pour la nation et pour leurs enfants, de notre discipline.

Ce rapport de forces, nous avons pu croire l’avoir instauré lorsque le SNEP a, au cours des dernières années, lancé des pétitions qui ont recueilli des signatures de nombre de « partenaires », parents et dirigeants sportifs. Mais il faut se rendre à l’évidence : ces adhésions, pour sincères qu’elles soient au moment où elles sont recueillies, manquent de la conviction et de la pérennité que seule peut fonder la vision claire des enjeux éducatifs et des missions spécifiques de chacun des acteurs. C’est pourquoi il me semble urgentissime de changer radicalement de mode de défense disciplinaire.

Propositions

Je propose, pour cela, d’engager un travail de reproblématissation de la spécificité de la discipline, en acceptant de raisonner en terme de complémentarité et mise en synergie avec les contributions des autres acteurs, … et de réaliser ce travail avec eux. 3

La perspective étant qu’à son issue, les citoyens et les responsables politiques sachent….

…. ce qu’ils peuvent EXIGER de la DISCIPLINE et des ENSEIGNANTS qui en ont la charge. 4

A cet effet pourraient être organisées, à l’initiative conjointe de l’AEEPS et du SNEP, des ASSISES NATIONALES des PRATIQUES, à visée d’EDUCATION, des APSA, par les ENFANTS et ADOLESCENTS

Y participeraient, à égalité de droits et de devoirs, professionnels de l’enseignement de l’EPS, représentants des associations de parents, du mouvement associatif, des élus – membres du Parlement et des collectivités territoriales-.

Il s’agirait :

  • dans un premier temps d’établir un état des lieux de l’offre de pratiques actuelle, d’en faire un bilan critique (lacunes, redondances, contre emplois etc.) ;
  • dans un deuxième temps de dessiner les contours d’une distribution des missions spécifiques des différents acteurs dans l’intérêt des jeunes Français ;
  • dans un troisième temps de convaincre les élus de la pertinence politique de la démarche et des propositions qui en émaneraient.

En AMONT de ces ASSISES, les deux co-organisateurs, (AEEPS et SNEP), travailleraient (en collaboration ou non) à …:

A/ L’inventaire de ce qui est, peut ou doit être fait, en terme d’éducation, ailleurs qu’à l’école

Amorce personnelle de cet inventaire

L’offre, à visées d’éducation, de pratique des APSA est plurielle, nous l’avons reconnu plus haut. Si on s’en tient  à ce qui se fait aujourd’hui, on peut identifier ce que peuvent apporter, a minima, les différents contributeurs listés plus haut :

Les pratiques épisodiques hors encadrement technique, donnent certes lieu à des apprentissages incidents et souvent positifs pour le sujet concerné, mais la motivation dominante des pratiquants est ailleurs : elle s’inscrit avant tout dans des logiques d’affiliation et de recherche de convivialité.

La famille assure les acquisitions constitutives d’une motricité usuelle – marche, course, etc – et chez les classes économiquement aisées, de techniques moins banales – nage, vélo, sports de glisse par exemple -.

Le mouvement associatif et, plus ponctuellement, les collectivités territoriales, assurent une « entrée dans une APSA » et, si le sujet concerné le souhaite, un approfondissement pouvant mener à l’excellence. Dans cette entreprise, les apprentissages visent clairement les connaissances constitutives des compétences utiles à la réussite dans l’APSA.

Mais ce serait faire injure aux formateurs des jeunes pratiquants que de considérer que, le nez collé à l’efficacité sportive, ils ne s’efforcent pas de transmettre des valeurs – qui ne sont pas inhérentes au sport comme le croient ou feignent de le croire nos chantres du « plus de sport à l’école », mais que les pratiquants ont, au cours de l’histoire de leur sport, progressivement instituées (respect des règles et de l’opposant par exemple),

ou que les concepteurs ont choisi de survaloriser (prédominance de la précision et du contrôle sur la puissance au basket), ou que la pratique a fait progressivement reconnaître comme indispensable à l’efficacité (solidarité en sports collectifs) – , des connaissances sur le fonctionnement corporel, sur l’entraînement, sur l’évolution des techniques en usage dans la spécialité, des règles de sociabilité spécifique à celle-ci, etc.

Cet ensemble de pratiques hors école, constitue bien une contribution à une éducation par la pratque des APSA, er il serait dommageable de penser la discipline scolaire EPS en l’ignorant ou en en minorant l’importance.

B/ A l’explicitation de ce qui relève de la responsabilité exclusive de la discipline scolaire au double prétexte

  1. que dans le domaine des APSA, çà ne peut pas etre appris ailleurs ou que çà ne peut pas etre appris ailleurs par tous
  2. que la mission explicite de l’EPS de contribuer aux finalités assignées à l’école, au collège et au lycée, et son positionnement privilégié pour participer à des collaborations pluri disciplinaires en font  le meilleur vecteur de ces apprentissages.

Car l’ensemble des pratiques listées plus haut dessine le trajet de formation personnel suivi par le sujet concerné. Ce trajet présente trois caractéristiques qui en fixent les limites en terme d’éducation. Il est :

  • Lacunaire au regard du champ culturel accessible.
  • Aléatoire et très dépendant de l’environnement culturel, économique et sociétal dans lequel vit le sujet.
  • Et conséquemment, fortement inégal d’un individu à l’autre.

C’est précisément pour dépasser ces limites incompatibles avec les visées de l’ECOLE de la REPUBLIQUE – constituer un ambitieux creuset de la nation par le partage de valeurs et d’un fonds culturel communs, assurer l’égalité des chances entre tous les citoyens, élever le niveau d’instruction de tous, etc – que les disciplines scolaires se sont constituées et évoluent.

Le champ de responsabilité de l’EPS est clairement défini par ces ambitions.

Reste  alors  à  expliciter  avec  quoi  et  comment  la  discipline  scolaire  va  permettre ce dépassement……. sans redondance avec ce qui a été fait ou peut l’être hors école.

Beaucoup de collègues – les membres du CEDRE entre autres – ont déjà engagé cet effort. Finalisons mieux et massifions-le.

Réponse

Voici ci-dessous la Réponse de Michel Fouquet, secrétaire national du SNEP-FSU

 » Cher Maurice,

Ta contribution comporte, me semble-t-il, 4 parties :Je distinguerai les questions de forme et de fond, en commençant par les questions de fond.

Ta contribution comporte, me semble-t-il, 4 parties :

  • Un double constat
    • inquiétude des militants de l’EPS concernant l’avenir de la discipline, pouvant conduire à un « repli identitaire » des enseignants d’EPS,
    • Par rapport au développement de l’AcEd, embarras, malaise, « réflexe corporatif ».
  • Une analyse des ambiguïtés qui résultent à la fois :
    • d’une question de sémantique (le sport, faire du sport, aller en sport, le sport à l’école, les pratiques sportives…),
    • de l’histoire compliquée des rapports entre le scolaire, le périscolaire et l’extrascolaire sur le champ des pratiques physiques des jeunes,
    • de l’absence, selon toi, d’une franche clarification des statuts et rôles respectifs des divers cadres et modes de pratique proposés aux jeunes dans une perspective d’éducation.
  • L’idée d’une initiative commune SNEP-AEEPS qui, se proposant d’apporter des réponses aux questions posées ci-dessus, permettrait aux enseignants d’EPS de mieux positionner la discipline scolaire EPS, de conforter son statut social, et leur propre statut par la même occasion.
  • L’esquisse d’un contenu pour cette initiative, à partir d’une comparaison/distinction entre les finalités et responsabilités respectives de l’institution scolaire et du mouvement associatif sportif, pouvant déboucher sur ce que tu considères comme « un changement de stratégie ».

D’un point de vue général

Le débat sur le sport à l’école ne date pas d’aujourd’hui. Il se cristallise, me semble-t-il, autour de deux grandes questions :

  1. Est-il nécessaire qu’une discipline scolaire, en France l’EPS, reçoive la mission d’assurer l’enseignement d’une éducation physique et sportive pour tous les élèves ? Cette question a été historiquement tranchée, et l’EPS est une des disciplines scolaires. Cela induit une définition des finalités, objectifs et contenus, la formation et le recrutement d’enseignants spécialisés, l’attribution d’un horaire 2disciplinaire, et la mise à disposition de lieux de pratique (les salles de classes de l’EPS). L’EPS n’est-elle pas d’ailleurs la seule discipline obligatoire pour tous les élèves et à tous les niveaux de la scolarité ? Pourtant, cette situation favorable n’est en aucun cas une garantie pour l’avenir. Les disciplines scolaires naissent et meurent, c’est bien connu. Et certains rêvent de « faire de la place » dans les grilles horaires des élèves ; d’autres, parfois les mêmes, pensent que cette mission d’éducation physique pourrait être confiée (pour un moindre coût ? avec une efficacité plus grande ?) à des structures éducatives péri ou extra scolaires. L’accompagnement éducatif pourrait bien représenter une synthèse de ces deux modes de mise en cause de l’EPS.
  2. Quels sont les formes et contenus les mieux à même de permettre à l’EPS de répondre à ses finalités et objectifs, d’être légitimée comme discipline scolaire contribuant à la formation de futurs citoyennes et citoyens « physiquement éduqué(e)s » ? Ne devrait-on pas dire « physiquement cultivé(e)s », voire « sportivement cultivé(e)s » (utilisant ainsi une acception large du mot « sportivement ») ? En creux, l’éducation physique doit-elle prendre ses distances avec les pratiques sociales, avec « le sport », pour être socialement et scolairement acceptable et identifiée ? Doit-elle au contraire faire le choix de considérer les APSA comme objectifs et moyens de son enseignement, pour assumer ses missions ? Cela induit pour chaque activité, didactisation et enseignement par l’enseignant, pratique et apprentissage par les élèves. L’identité « culturelle » de l’EPS n’est-elle pas le meilleur gage de sa reconnaissance sociale et scolaire, et de sa contribution à la démocratisation d’une école voulue comme émancipatrice ?
  3. Sur ces deux questions, le positionnement du SNEP est clair. Il est, de longue date, connu, reconnu et soutenu par la corporation des enseignants d’EPS. Il serait d’ailleurs plus juste de dire qu’il est, depuis un demi-siècle, le fruit d’une orientation majoritaire des enseignants d’EPS, portée par le SNEP. Pour faire court, l’éducation physique et sportive, discipline d’enseignement obligatoire à tous les niveaux de la scolarité, propose la pratique et l’apprentissage d’APS(A) qui sont tout à la fois ses « objectifs et moyens », pour contribuer aux finalités et objectifs de l’école et aux siens propres.

Pour faire court, l’éducation physique et sportive, discipline d’enseignement obligatoire à tous les niveaux de la scolarité, propose la pratique et l’apprentissage d’APS(A) qui sont tout à la fois ses « objectifs et moyens », pour contribuer aux finalités et objectifs de l’école et aux siens propres.

En ce sens, il me semble nécessaire de clarifier la notion d’initiation. Je ne suis pas certain que le monde fédéral (du handball en particulier) y mette le même sens que le monde scolaire. A ce sujet, d’accord avec toi pour réfuter la distinction, en termes de progressivité, entre initiation, perfectionnement et compétition. Tu remarques à juste titre que le terme est absent des programmes. Il n’est pas pour autant interdit de séjour au sein de l’école, à l’AS, certes, mais aussi en EPS. Plus précisément, l’objectif de l’EPS, encore rappelé dans les programmes du collège publiés le 28 août 2008 (sur le site du SNEP ou sur http://media.education.gouv.fr/file/special_6/21/6/programme_EPS_general_33216.pdf ) de « l’accès au patrimoine de la culture physique et sportive », ne recouvre-t-il pas une « initiation » à chaque APSA programmée ? N’est-ce pas « dans » cette initiation que se construisent les compétences et savoirs fixés par l’école ? Le niveau 1 des compétences attendues dans chaque APSA « enseignée durant au moins 10 heures de pratique effective » (même texte) ne définit-il pas peu ou prou un élève « initié » ? (ce qui, en l’occurrence, n’est pas un délit …)

Cette orientation, pas toujours suffisamment clarifiée, souvent caricaturée (les « sportifs » contre les « pédagogues », voire « référence vs révérence »), régulièrement remise en question à l’occasion de la rédaction des programmes d’EPS, a néanmoins permis à l’EPS d’être bien installée au sein de l’école française (horaires en particulier, obligation à tous les niveaux et dans toutes les filières ou séries), et socialement reconnue comme légitime et indispensable. La récente enquête CSA-SNUipp (sur le champ du premier degré) le confirme une nouvelle fois (p 38, 43 et 44) du côté des parents : 89% des Français considèrent que l’EPS doit être une mission de l’école élémentaire .

De même, côté élèves, dans l’article du Figaro du 28 août intitulé « les élèves plébiscitent le sport à l’école » .

Un paramètre essentiel du débat, mais quasiment absent de ton courrier : le sport scolaire

On ne peut aborder ce débat sans faire référence à cette particularité du système scolaire français (du second degré) : l’existence d’un sport scolaire organisé dans tous les collèges, lycées et LP, par l’association sportive. Dispositif à la fois scolaire (AS scolaire obligatoire, présidée par le chef d’établissement, encadrée essentiellement par les enseignants d’EPS grâce au forfait de 3h dans leur service, fédération sportive scolaire [l’UNSS] chargée d’organiser les rencontres), et périscolaire (compétitions essentiellement programmées le mercredi après-midi, entraînements le mercredi après-midi ainsi que dans la période 12h-14h et le soir), le sport scolaire des collèges, lycées et LP inscrit ses objectifs dans ceux de l’école, tout en se situant au carrefour du monde scolaire et du monde sportif. C’est cette double spécificité qui fait que l’on a pu qualifier le sport scolaire de « prolongement et locomotive culturelle » de l’EPS. Je note dans ton texte une certaine absence du sport scolaire. Il me semble que le débat que tu appelles de tes vœux ne peut faire l’impasse sur l’AS et l’UNSS, même si cela rend plus complexe la distinction entre l’enseignant d’EPS et l’intervenant sportif. Cela pour deux raisons :

  1. Le contexte politico-budgétaire met – une fois de plus – le sport scolaire au bout du fusil des technocrates, politiciens et responsables administratifs zélés qui cherchent à réduire la surface du service public d’éducation, le service public du sport scolaire étant considéré par ceux-ci comme accessoire dans sa fonction et trop coûteux dans son fonctionnement. Pour eux, le sport scolaire représente potentiellement un réservoir de moyens d’enseignement (30 000 forfaits de 3h = 5000 ETP [équivalents temps plein]). La réforme des lycées (mission de Gaudemar) est sans nul doute à cet égard à haut risque pour les AS des lycées. Il nous revient de prouver que ces AS ont leur place et un rôle irremplaçable à jouer dans la vie des lycées, au bénéfice des lycéennes et lycéens volontaires.
  2. La généralisation de l’accompagnement éducatif à tous les collèges, à cette rentrée, nous invite à la plus grande vigilance sur la possible concurrence entre le volet « pratique sportive » de ce dispositif et les AS des collèges. Face à l’empressement de B Laporte à vouloir développer l’AcEd et à voir le monde sportif extrascolaire l’investir, il y a lieu de rappeler l’existence du sport scolaire, sa dimension éducative, la pertinence du couple entraînement/rencontre, l’originalité éducative des projets d’AS, l’intérêt du triple objectif de l’UNSS, promotion, responsabilisation, compétition. En disant cela, je n’ai pas le sentiment de faire de l’anti-sport fédéral primaire. Dans ce débat, le SNEP a constamment rappelé à la fois l’intérêt des pratiques sportives 4volontaires non scolaires, et l’imposture que représente le détournement des 20 millions d’€ du CNDS, pour financer l’AcEd. Je vais y revenir.

A propos de l’accompagnement éducatif

Sur le sujet de l’AcEd, je veux aussi formuler quelques remarques qui touchent à la fois le fond et la forme. Tu notes, fort justement, un embarras collectif (du SNEP, mais sans doute plus largement des militants de l’EPS, du sport scolaire et certainement du mouvement sportif) pour contrer l’instauration sans débat d’une nouvelle forme de pratique sportive. Cet embarras est indéniable, et les nombreux débats que nous avons menés au sein des instances du SNEP l’an dernier (cf site du SNEP, secteur éducatif, dossier spécial) en témoignent. En témoignent également les rencontres que nous avons eues avec nombre de responsables des collectivités territoriales et du mouvement sportif : imposé sans concertation des principaux intéressés, l’AcEd est pour le moins contesté … malgré une habile communication ministérielle.

L’accompagnement éducatif, vrai « plus » pour la jeunesse ?

Comment en effet refuser l’opportunité offerte à des élèves – qui plus est appelés les orphelins de 16h – de pratiquer « en plus » différentes activités sportives après les cours ? Le SNEP a toujours milité pour le développement de l’offre de pratiques sportives pour tous les jeunes, au sein de l’école naturellement, mais aussi au sein du milieu sportif associatif et fédéral5. Comment s’opposer à un dispositif qui, selon le ministre, vise à permettre aux 50% (chiffrage approximatif) des élèves qui n’ont aucune pratique sportive en plus de l’EPS obligatoire, de bénéficier d’un temps sportif supplémentaire ?

Le SNEP a toujours milité pour le développement de l’offre de pratiques sportives pour tous les jeunes, au sein de l’école naturellement, mais aussi au sein du milieu sportif associatif et fédéral.

… marché de dupes ?

Mais par ailleurs, comment ne pas resituer cette initiative dans son contexte politique et budgétaire : moins d’enseignants, moins d’heures de cours ? Comment ne pas noter que le financement – très important – de l’AcEd se fait au détriment de celui de l’école, mais aussi par détournement d’une partie des fonds qui alimentent le milieu sportif (CNDS) ? Comment ne pas contester l’absence totale de contrôle sur les contenus et formes de pratique proposés, sur les effectifs accueillis ? Comment, aussi, ne pas remarquer que l’insuffisance des infrastructures sportives est particulièrement criante dans le créneau horaire 16h 19h, avec l’EPS obligatoire et les dispositifs optionnels, les entraînements des AS scolaires et ceux des clubs sportifs qui en général prennent la suite dès la fin des créneaux scolaires ? Comment enfin ne pas remarquer que le bilan d’une année d’AcEd dans les collèges de l’éducation prioritaire montre que peu d’élèves sont concernés par la pratique sportive (elle représente moins de 10% de l’AcEd), et surtout que ce ne sont pas les élèves ciblés a priori qui sont volontaires dans ce cadre ?

… ou outil de marginalisation de l’EPS et du sport scolaire ?

Par ailleurs, comment ne pas relever les tergiversations du ministre sur l’augmentation de l’horaire EPS dans le premier degré, et sa piteuse conclusion : « La 4e heure d’EPS se fera dans le cadre de l’accompagnement éducatif » ? Comment ne pas lier cette problématique à celle ouverte par R Bachelot qui, commentant les résultats des JO à Pékin, insiste sur le développement du sport à l’école … en annonçant que ce chantier peut prendre 10 ans ? N’a-t-on pas un devoir de vigilance quand la ministre des sports de ce gouvernement s’engage sur ce terrain ?

Sur la forme, une mise au point nécessaire

L’embarras, notre embarras, est donc bien réel. Pour autant, permets-moi une remarque sur l’utilisation que tu fais du commentaire de la circulaire du 5 juin 2008. C’est bien sur la question de l’obligation ou non du certificat médical préalable à la pratique sportive, que j’ai écrit (bull 796, p7) « Une activité volontaire peut-elle être assimilée, de ce point de vue,

à l’enseignement obligatoire ? » La question est double : « D’où vient que l’AcEd serait une initiation ? » et « En quoi une initiation justifie-t-elle l’exonération de CM ? » Outre le fait que le terme « initiation » n’est pas utilisé dans les textes organisant l’EPS, et qu’il a (ton développement le confirme) des acceptions diverses, il n’apparaît qu’à cet endroit dans la circulaire.

Quand je fais référence aux écoles de sport, c’est pour illustrer l’idée qu’il est surprenant que l’initiation dispense de CM : l’usage veut, me semble-t-il, qu’un CM soit fourni par les familles dès lors qu’elles inscrivent un enfant dans une école de sport.

Tu aurais sans doute pu trouver dans les différents textes votés par nos instances l’expression de notre « embarras », face à l’AcEd. Tu le reconnais d’ailleurs en écrivant « Sans vouloir donner à une phrase extraite d’un long commentaire valeur d’exemple généralisable, on peut, me semble t il, considérer qu’elle illustre les risques d’illisibilité que nous fait courir notre pratique militante de défense, tour à tour, du service public d’éducation pour tous, de l’AS comme prolongement de l’EPS, du monopole de l’intervention dans le temps scolaire, du modèle culturaliste pour la discipline, du statut et des maxima de service des professeurs d’EPS, etc ».

Cette phrase n’est pas sans poser problème : Y aurait-il dans ton énumération des items superflus ? Si c’est bien du SNEP que tu parles, le mot « notre » indiquant que tu te considères comme partie prenante, étant syndiqué de longue date, doit-on en déduire que le syndicat devrait, pour être lisible, laisser de côté, par exemple, le thème du modèle culturaliste ? « Qui trop embrasse … » certes, mais il me semble aussi que le SNEP, loin d’être sans défauts, ne se débrouille pas si mal sur l’ensemble du champ que tu décris.

L’expression « défense, tour à tour … » n’est à mon avis pas juste.

L’action du SNEP est (ou tout au moins s’efforce d’être) permanente sur l’ensemble de ce champ. Et le SNEP n’a jamais prétendu à l’exclusivité de l’action éducative par la pratique physique. Les apparences peuvent être trompeuses, mais il faut sans doute gratter un peu pour caractériser plus précisément « ces pans importants de la population qui la trouvent [notre prétention] excessive et irréaliste. »

Pour en revenir à l’AcEd, si nous avons résisté à une forte demande de boycott, et abouti à une position « équilibrée » sur cette question, c’est bien parce que notre regard sur la formation sportive des jeunes n’est pas borné par les murs de l’école. A ce titre, l’AcEd pourrait apparaître comme un des « contributeurs », mais était-il utile de créer ce nouveau dispositif ni scolaire, ni extrascolaire, dont la responsabilité n’échoit de fait ni aux enseignants d’EPS, ni au mouvement sportif ? Ne serait-il pas plus pertinent (et efficace) de donner aux institutions existantes, les « contributeurs », les moyens d’améliorer à la fois le volume et les contours de leur intervention ?

Le SNEP a choisi de laisser à chaque équipe d’enseignants d’EPS la liberté et la responsabilité d’analyser sa situation particulière au regard de ce que 6l’AcEd peut apporter aux projets d’EPS et d’AS, et de décider ou non d’occuper ce terrain. Ce n’est ni un renoncement, ni une fuite.

Le bilan 2007-2008 montre que cette orientation a été comprise par la majorité des collègues. Qu’en sera-t-il cette année avec tous les collèges concernés ? Difficile de le prévoir.

Une certitude pourtant : les termes du débat restent les mêmes, et le contexte politico-éducatif est de plus en plus miné.

Remarquons aussi que la réforme du lycée est censée se mettre en route (rentrée 2009 en seconde) alors même que l’AcEd devrait être étendu aux lycées. Une autre opportunité de marginaliser le sport scolaire, voire l’EPS obligatoire dans les lycées ? A suivre !

A propos des Assises …

Concernant ta proposition d’assises nationales des pratiques, à visée d’éducation, des APSA, par les enfants et adolescents, elle arrive dans un calendrier déjà bien chargé pour ce qui concerne le SNEP et ses militants. Le premier trimestre sera pour l’essentiel occupé par la préparation des élections professionnelles (2 décembre). Au-delà, nous avons – comme toi – ressenti la nécessité de baliser le terrain de la discipline. Sachant qu’une initiative nationale se prépare au moins un an à l’avance, et soucieux de rester dans notre objectif de relancer le débat « pédagogique » au niveau académique, nous avons émis l’idée d’assises de l’EPS et du sport scolaire, dans et à l’initiative des académies.

L’idée est d’en faire une action syndicale (SNEP), au même titre que d’autres actions plus traditionnelles de type « grèves, manifestations », dans la perspective d’installer un véritable rapport de forces avec le pouvoir en place. Un stage national travaillera, début novembre, à la maquette de ces assises : le fil rouge sera partout la valorisation de la place, du statut et du rôle respectifs de l’EPS et du sport scolaire, mais chaque académie pourra choisir une entrée particulière (contenus, formation, programmes, installations, partenariats, métier, …). Il semble donc peu réaliste de programmer en plus la préparation des assises nationales que tu proposes.

En revanche, il est possible d’envisager d’intégrer dans la réflexion des assises académiques un état des lieux des responsabilités et prérogatives respectives des divers acteurs sur le champ des pratiques physiques des jeunes.

Pourquoi pas un partenariat local entre SNEP et AEEPS, dans la perspective de ces assises ?

Cela nécessite bien sûr une volonté – localement – de travailler ensemble, une clarification quant aux modes d’entrée de chacun, syndicat et association, dans la réflexion, un accord sur la maquette académique de ces assises telle qu’elle sera déclinée localement par le SNEP.

Notes :
  1. Cette formulation est datée et s’inclut dans une conception dépassée de la formation des compétences spécifiques selon laquelle se succéderaient linéairement initiation, perfectionnement et entraînement. Je suis prêt à en démontrer l’obsolescence.[]
  2. Il est d’ailleurs curieux que les professionnels s’attribuent le monopole de la définition de  la discipline scolaire en précisant quelques fois, comme le fait le SNEP, qu’il s’agit « de l’EPS que nous voulons », au lieu de mobiliser autour d’eux tous ceux qui pourraient contribuer à cerner l’EPS dont les enfants, préadolescents et adolescents du XXI ème siècle ont besoin. []
  3. Cette perspective semble quelque peu partagée. Ainsi, C. MAUVILLAIN – (contributions au débat sur le site du SNEP) – affirme : « Notre objectif à long terme est de contraindre l’administration à resituer l’enjeu du « plus de sport à l’école » dans le cadre du service public, en étant force de proposition sur la redéfinition de ses missions et de nos statuts. » []
  4. Quand pourrons nous expliquer clairement aux parents des élèves du cycle 3 d’une école montpelliéraine; ce que leurs enfants gagneraient à ce que les horaires d’EPS soient pris en charge par un professeur d’EPS responsable de l’ensemble des classes de cette école, par rapport à ce que leur apporte les passages successifs, pour 6 à 8 séances, de moniteurs municipaux ou d’entraîneurs des clubs montpelliérains, tous brevetés d’état 1er voire 2ème degré ? Quand pourra–t–on expliciter ce qu’un élève de 5ème qui pratique le handball depuis 3 ans au MHB, gagnera à vivre un cycle de handball en EPS avec les élèves – filles et garçons – de sa  classe ? []
  5. 1 Le SNEP ne défend pas l’idée que les enseignants d’EPS auraient le monopole de l’éducation par les pratiques sportives. Leur seul monopole est l’enseignement de l’EPS, discipline d’enseignement, dont une des caractéristiques est de s’adresser à tous les jeunes[]