L’association européenne des professeurs d’EPS a organisé son 27ème forum à Glasgow. Ce forum a été organisé par le ministère de l’éducation écossais qui est depuis deux ans l’un des membres actifs d’EUPEA. Le ministère s’implique activement dans le développement de l’EPS. Leur curriculum est divisé en 4 grandes compétences générales qui représentent les grandes finalités que poursuit l’EP.
Les savoirs sont déterminés à partir de ces 4 grandes finalités. L’enseignant va s’appuyer sur différentes activités physiques pour atteindre ces finalités présupposant que les enfants iront ensuite vers les clubs sportifs. Leur approche part du simple au complexe. Nous retrouvons le rôle d’une EP propédeutique à la pratique du sport en dehors de l’école. Cette conception ne met pas le focus sur l’enjeu de démocratisation de la culture et de réduction des inégalités. Au-delà même d’une approche différente de l’éducation physique et sportive, c’est surtout une conception différente de l’école et de sa fonction.
En se centrant sur des compétences très générales sans réelles exigences de savoir dans les APSA, les élèves peuvent très bien faire une éducation physique de faible intensité sans jamais vraiment baigner dans des activités culturelles complexe. Les élèves réalisent et vivent des expériences centrées sur la construction de soi-disant « compétences sociales ».
Le premier jour du forum s’est centré sur le thème de « apprendre et enseigner l’EP pour assurer une progressivité, une cohérence et une qualité des expériences d’apprentissage ». 3 pays, république tchèque, la Bulgarie et le ministère de Scotland ont présenté des exemples de curriculums. Les propositions des différents pays résonnent avec les débats actuels sur les programmes d’EPS en France. On peut percevoir un même mouvement des différents pays qui recherchent une approche globale des compétences éducatives et de fait en oublie de préciser ce qu’il y a à apprendre dans chaque activité, ce qui ouvre la voie à une éducation plutôt comportementaliste déconnectée des savoir-faire.
Le samedi, l’association des enseignants d’EP écossaise a organisé une journée à destination des enseignants d’EPS. Plus de 200 collègues ont participé à la journée avec un nombre important de jeunes. Lors de cette journée plusieurs ateliers de formation pratique étaient proposés. Bruno Cremonesi, du SNEP, a animé un atelier au nom de l’association Européenne des enseignants d’EPS EUPEA. Il a proposé un travail à partir de l’évolution des règles en handball, permettant la réussite de tous les élèves.
Les propositions ont été accueillies avec beaucoup de plaisir et d’intérêt par les participants. Des perspectives de travail commun ont été évoquées.
Il est toujours intéressant de noter que si les conceptions de l’EP, dans le discours, semblent parfois être très éloignées, lorsque l’on passe sur le terrain de la pratique, une EP centrée sur l’étude des APSA et la réussite des élèves fait généralement très bien fonctionner l’ensemble des enseignants.