Propos de Sébastien Molenat et Séverine Bertrand
Dans la situation actuelle, sans élève en présentiel, certaines académies peuvent tenter d’imposer aux équipes un travail sur les futurs référentiels BAC EPS.
Nous souhaitons vous alerter sur la nécessité d’échanger et de débattre entre collègues, ce que ne permet que très difficilement le travail à distance et qui peut se traduire par un remplissage « mécanique » des cases et des fiches imposées par l’institution : le travail d’équipe ne peut se faire aujourd’hui correctement.
(Lire notre argumentaire détaillé)
Pourquoi ne pas faire remonter les référentiels avant le 8 juin ?
- Parce que la plus grande partie des collègues ne se retrouvent pas dans ces nouveaux textes : perte de la place de la motricité dans la répartition de points, usine à gaz avec le choix des élèves dans les AFL2 et 3 et disparition d’exigences définies nationalement par APSA (cf. enquête SNEP réalisée au 1er trimestre).
- Parce que nous ne voulons pas renoncer à un service public de l’EPS, ambitieux et égal pour tous les élèves sur l’ensemble du territoire.
- Parce que ces futurs référentiels, au motif pervers d’équité qui promeut l’adaptabilité des exigences aux conditions d’enseignement, sont un recul dangereux qui s’accommode des inégalités. Comment ensuite revendiquer des horaires, des installations, des effectifs allégés pour que tous nos élèves apprennent plus et mieux ?
- Parce que la pression mise aux collègues, dans certaines académies, est inacceptable. Elle met artificiellement les équipes dans l’urgence, ce qui génère souffrances, tensions dans les équipes et finalement perte de sens du métier qui devient plus administratif que pédagogique.
- Parce que le SNEP FSU exige la réécriture de la circulaire en continuant à interpeller les instances ministérielles et le comité de suivi de réforme. À la suite de nos alertes, les choses bougent. Ces instances se sont saisies à nouveau de ce dossier.
De plus, des universitaires réagissent également (L’évaluation de l’EPS au baccalauréat : trois pas en arrière…).
- Parce que la forte contestation des E3C qui présente des traits communs avec ce que veut nous proposer le futur CCF (choix des sujets à l’échelle locale) a amené l’IG à proposer des modifications.
- Parce que cette réforme du BAC EPS est mise en place dans la précipitation et qu’il n’y a aucune réelle nécessité de le changer dès l’an prochain. Les derniers référentiels datent seulement de 2018 (circulaire du 18/06/18) et rentrent sans aucun problème dans les modalités d’organisation du nouveau BAC en EPS (BO 31 du 29/08/19). Nos élèves actuels de 1eres ne sont d’ailleurs pas préparés à ces nouvelles épreuves !!
Refusons la pression !
Gagnons du temps pour remettre à plat ces textes et concevoir des référentiels qui aient du sens pour nos élèves et pour la profession !
D’ici le 8 juin, nous vous tiendrons régulièrement informés de la suite de la lutte à mener
Des outils à partager pour une action commune
- Téléchargez et partagez le modèle de lettre à adresser aux IPR
- Remplissez et partagez la Fiche d’auto-positionnement (pour mesurer l’adéquation des référentiels proposés avec vos convictions et pratiques professionnelles)