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Stratégie pour casser des identités collectives professionnelles à l’Université ?

Identités collectives Université
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Article rédigé par Natacha Dellard

Un postulat issu des neurosciences dit que l’homme recherche généralement une cohérence interne qui reposerait sur un alignement de 6 niveaux logiques (R.Dilts): sa mission, son identité, ses valeurs, ses compétences, son comportement et son environnement Ce  gouvernement adepte de ses sciences, ne met-il pas en perpétuelle instabilité le contexte professionnel des enseignants (réformes, décrets,…),

crée les conditions pour affaiblir l’identité de chacun et par voie de conséquence l’identité de la « corporation  des enseignants d’EPS » ? En pratiquant une forme de disruption, de benchmarking permanent entre autres, ne fait-il pas naître et alimenter un sentiment de culpabilité visant à créer un lien de dépendance voire de subordination entre les enseignants et les décideurs politiques ?

En réaffirmant la mission à chaque acteur de devoir contribuer à la réussite du plus grand nombre (principe de la loi ORE) avec moins de moyens (augmentation des heures complémentaires, du nombre de vacataires, restriction des budgets, des horaires de maquette), ce gouvernement impose aux acteurs de choisir entre trahir son employeur (qui fixe un objectif chiffré de réussite) ou trahir sa mission, son identité et ses conditions de travail: ainsi nait le sentiment de culpabilité et de faire des choix lucides. En partageant par exemple la responsabilité du recrutement ou de la sélection via Parcoursup, le gouvernement renvoie la responsabilité pédagogique de l’échec aux équipes enseignantes. En effet, le dispositif « oui si » qui y est associé, permet de ménager les valeurs des enseignants très attachés aux principes d’éducabilité et de démocratisation.

En partageant par exemple la responsabilité du recrutement ou de la sélection via Parcoursup, le gouvernement renvoie la responsabilité pédagogique de l’échec aux équipes enseignantes. En effet, le dispositif « oui si » qui y est associé, permet de ménager les valeurs des enseignants très attachés aux principes d’éducabilité et de démocratisation.

Cet aménagement d’ordre pédagogique leur offre l’opportunité de mettre en œuvre leurs compétences constitutives de leur cœur de métier à savoir l’individualisation pédagogique. Le taux d’échec ne diminuant pas, le gouvernement porte une attaque au sentiment de compétence des enseignants qui les rend plus fragiles dans leur capacité à choisir. 

Pour rendre les enseignants responsables de leurs propres choix, le gouvernement a créé les conditions d’individualisme par exemple sur les carrières et salaires avec revalorisation que par les primes. Au niveau interprofessionnel, la logique du projet retraite par point induira pour toutes les corporations une « décollectivisation »

Fort de ce postulat de départ, celui qui refuse ce lien associant mission et identité, verra un comportement qui le placera en survie : c’est ainsi qu’apparaissent les burn-out, actuellement reconnus comme maladie professionnelle.