Article rédigé par Séverine Bertrand
Alors que les informations viennent à peine de sortir sur les modalités d’organisation du bac de cette année, la pression continue toujours à être mise sur les équipes pour faire remonter les protocoles d’évaluation locaux pour le bac EPS de l’an prochain.
Cette période de confinement/déconfinement montre encore davantage les inégalités de travail entre les équipes et les académies. En faire état est complexe tellement les situations sont différentes d’une académie à une autre.
Dès la parution de ces textes, les enseignants d’EPS avaient exprimé leur incompréhension et leur colère face aux propositions de l’institution dans une enquête menée par le SNEP FSU.
A l’heure d’aujourd’hui, ce constat se confirme encore plus. Ils ne se reconnaissent vraiment pas dans les nouvelles modalités annoncées pour le CCF du bac EPS 2021. Peu de collègues sont convaincus de leur faisabilité sur le terrain, de leur cohérence et pertinence par rapport à la réalité des élèves et du métier.
Est-ce vraiment réalisable de former correctement et d’évaluer objectivement tous les élèves dans au moins deux rôles différents sur l’AFL3 ? Comment procéder sérieusement à la mise en place des AFL2 et 3 et gérer concrètement le choix de tous les élèves dans leur répartition des points ? Où est la motricité dans tout ça (elle ne compte plus que pour 12 points d’ailleurs…) ?
Il y aura, d’un côté, des évaluations « sur le papier » pour les inspecteurs et de l’autre, les « vraies » évaluations.
Ce qui se passe au lycée n’est que la continuité de ce qui s’est déroulé il y a quelques années au collège. Un fossé toujours plus grand, un gouffre même, est en train de se creuser entre des conceptions imposées par l’administration et ce qui se fait réellement tous les jours dans les cours d’EPS.
Les collègues sont contraints d’appliquer, mais ils le font à reculons. Au bout du compte, que va-t-il se passer ? Des « bidouillages » et encore plus d’arrangements évaluatifs vont être faits. Il y aura, d’un côté, des évaluations « sur le papier » pour les inspecteurs et de l’autre, les « vraies » évaluations. Il est certain que les enseignants continueront à faire ce en quoi ils croient : une EPS où la motricité des APSA est au centre.
Nous sommes en train de devenir un corps d’enseignants schizophrènes. Pendant combien de temps encore allons-nous jouer la comédie, rentrer dans les cases imposées et continuer à mentir, à nous mentir à nous-mêmes ?
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