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CCF 2021 : Nous entrons dans le « Money Time »

Le calendrier se resserre, alors que l’on n’est pas encore sorti d’une période très particulière et que l’on ne sait de quoi la rentrée prochaine sera faite, le dossier du CCF BAC ajoute une pression supplémentaire inutile sur les épaules des collègues.

Un temps mort est nécessaire pour apprécier sereinement la situation.

Doutes professionnels face à certitudes officielles

Partout les enseignants expriment de diverses manières leurs mécontentements face à ces protocoles 2021, qui font la quasi-unanimité contre eux. De nombreuses équipes, devant l’insupportable de la situation, ont éprouvé le besoin de sortir du « Qui ne dit mot consent », devoir salutaire, éthique et professionnel. Personne ne souhaite être complice de la mascarade qui se prépare, avec un protocole papier, l’officiel mais pour du faux, et celui du terrain, le vrai avec les élèves à la rentrée prochaine.

L’institution ne doit pas jouer au poker menteur et faire croire que tout se passe pour le mieux, ce n’est pas vrai !! Tout comme les rapports précédents des commissions d’harmonisation, un rapport sincère des commissions de validation académique doit être publié, il faut l’exiger.

L’institution ne doit pas jouer au poker menteur et faire croire que tout se passe pour le mieux, ce n’est pas vrai !!

Le schéma de jeu de l’institution est illisible

Faute d’un référentiel national par APSA, le travail est transféré à l’échelon local. Le Maillon académique est sollicité, pour assurer un semblant d’harmonisation : valider localement des protocoles d’évaluation tout en garantissant le caractère national du Diplôme. Face à cette situation complètement kafkaïenne, le pilotage académique est très disparate. Le SNEP, grâce à son lien avec les enseignants peut dresser un panorama national :

  • Les calendriers académiques programment des dates de retours des protocoles très différentes, d’Avril à Septembre.
  • Le nombre de fiches certificatives demandées est lui aussi très variable : d’une fiche pour tester la bonne conformité à la totalité,  ou bien d’une APSA par Champ d’apprentissage ou seulement les APSA programmées à la rentrée.
  • Le mode de validation est lui aussi très hétéroclite, co-validation entre établissements ici, commission départementale ou académique par là.
  • Avec les premiers retours des commissions de validation, on constate des écarts importants entre académies, certaines se contentant d’un simple contrôle de conformité sur la répartition des points, là ou d’autres invalident sur des motifs de situation de référence inadaptée.

Au final, en guise d’harmonisation et d’unité c’est plutôt la cacophonie et l’éclatement de l’EPS qui domine.

Toutes ces différences de fonctionnement et de traitement pour une même discipline, un même diplôme et sur un même territoire national ne font pas très sérieux et discréditent l’EPS. 

Le Bac reste encore un diplôme national, comment peut-on exiger ici ce qui ailleurs ne l’est pas ?

Un arbitre entre Marteau et Enclume

Les IPR se retrouvent entre les collègues et le ministère avec un texte aux règles douteuses et inapplicables. Pour se sortir de cette situation délicate certains choisissent le côté du marteau, mais bien heureusement, tous n’agissent pas de la même manière. Faute de contre argumentaires à opposer aux collègues, l’autoritarisme s’impose. Au Snep nous parviennent de certaines académies, des pressions injustifiées exercées via les chefs d’établissement, ou sur le coordonnateur, avec des menaces à peine voilées : sur les supports stagiaires, sur les élèves qui seraient évalués en épreuve ponctuelle, sur la validation de l’enseignement optionnel. 

Où se situe la professionnalité et le sens des responsabilités : chez les enseignants qui expriment au travers de leur expérience leur désaccord ou bien chez les auteurs d’un texte officiel qui concentre à la fois les dangers et dérives pour l’avenir de la discipline et une infaisabilité patente ?

Mme et Mr les IPR ne vous trompez pas de cible, la situation actuelle n’a pas été créée par les enseignants, ni par le SNEP. Faites-vous l’écho de la gronde légitime qui monte, il est encore temps d’agir à votre niveau. Faites confiance aux enseignants, ils ont tous le souci de leurs élèves et de l’évaluation BAC.

De plus, l’institution ne doit pas sous-traiter son rôle. En effet, sa responsabilité est reportée sur des commissions de validation ad hoc où sont nommés des collègues « désignés d’office », sans se soucier de la position inconfortable dans laquelle on pouvait mettre ces enseignants. Est-ce la mission d’un enseignant que de valider le travail de ses collègues ?

Une prolongation, une nécessité

La situation actuelle est intenable, la profession a besoin de sérénité.

Dès la lecture de la circulaire officielle, le SNEP avait prévenu et les évènements hélas nous donnent raison. En conséquence, nous avons renouvelé le 2 juin auprès du Ministère une demande argumentée d’un Moratoire.

Pour la rentrée prochaine, les élèves de Terminale peuvent continuer à être évalués avec les référentiels récents par APSA de 2018. Ces derniers rentrent tout à fait dans le cadre de la réforme du lycée et des textes du nouveau Bac et les enseignants ont l’habitude de les faire fonctionner et les élèves ont été préparés avec ceux-ci, contrairement au nouveau protocole jamais testé !