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EPS en collège, entre incompréhension et colère

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Le contexte sanitaire très dégradé conditionne, forcément, l’activité syndicale et les revendications immédiates pour un enseignement de l’EPS le plus ambitieux possible. Il est évident que les revendications très spécifiques au contexte s’expliquent par notre volonté de défendre, au mieux, la protection des personnels et des élèves. Ceci dit, le ministère profite de la situation pour avancer un certain nombre de réformes tout en préservant les précédentes, qui sont totalement dépassées. Le contexte sanitaire ne fait que confirmer ce que nous dénonçons depuis longtemps, bien avant la pandémie de la COVID-19. Les impératifs sociaux et professionnels nous obligent, donc, tout en nous inscrivant pleinement dans la gestion de la crise sanitaire, de monter en puissance pour exiger un certain nombre de mesures. Ici, il est question de l’EPS en collège et de l’intenable négligence de la part de l’institution.

Collège, lycée, même combat

La réforme du lycée et du baccalauréat, le sort de l’EPS là-dedans, ont fait de ce niveau d’enseignement notre évidente priorité dans la période écoulée. Or, les réformes du collège et du DNB, précédemment menées, malgré des contestations face aux problèmes engendrés, des incohérences fortes installées, demeurent. Pourtant, la même philosophie les guide. Le SNEP-FSU décide donc de rouvrir des chantiers syndicaux sur l’EPS en collège. L’idée est bien celle d’une vision d’ensemble. L’enseignement de l’EPS en lycée ne peut ignorer celle du collège et vice versa.

Enquête

Le SNEP-FSU maintient, selon sa vision de luttes syndicales, unitaires et majoritaires,  son orientation que les seules négociations avec l’employeur ne nous permettront pas d’avancer. C’est pourquoi, une nouvelle fois, nous souhaitons engager la profession dans une activité, aussi longue que nécessaire, pour obtenir des avancées pour l’EPS, et donc, les élèves et leurs enseignants. Pour commencer, nous avons proposé à l’ensemble des collègues du collège, une enquête afin de mieux voir où se situent les lignes revendicatives majoritaires. Ainsi, cinq dossiers sortent en tête : EPS au DNB, Les + en EPS (soutien natation…), équipements, horaires de l’EPS, programmes alternatifs. Le premier (EPS au DNB) sort du lot. La lecture d’un certain nombre de commentaires (dans l’enquête) nous laisse entendre que par ce choix, les collègues estiment que la non reconnaissance de la discipline est la raison première de ce choix.

Vie physique des collégiens : Comment l’améliorer ?

Le confinement a confirmé ce que les études montraient déjà auparavant 1, la majorité de nos élèves est restée inactive. Pour commencer, il va de la responsabilité du ministère et du gouvernement, d’envoyer des signaux politiques forts, à toute la nation. Il conviendrait, selon nous, de créer de l’unité large autour de la question de la vie physique et sportive des jeunes. Pour cela, au lieu de démanteler le service public, comme bien commun, il faut redonner à l’EPS, sa juste place, fondamentale dans l’éducation d’un-e jeune, à tous les niveaux de scolarité.

Il faut redonner à l’EPS, sa juste place, fondamentale dans l’éducation d’un-e jeune, à tous les niveaux de scolarité.

En collège, l’évaluation spécifique de l’EPS au DNB doit être rétablie et confortée. Il n’y a qu’à s’appuyer sur l’expertise et des réalisations des équipes d’EPS. Ensuite, dans le même mouvement, il y a la nécessité de mettre en cohérence les programmes de la discipline avec les exigences d’évaluation certificative. Les programmes actuels, indignes d’une discipline scolaire, doivent être réécrits. Nous demandons une ouverture de ce chantier. Enfin, les horaires obligatoires de l’EPS doivent être sérieusement augmentés. Cela donnerait du souffle aux approfondissements dans les apprentissages mais aussi des moyens pour répondre aux exigences nationales telle que le savoir nager pour tou-te-s. Enfin, dans un grand nombre d’établissements, pour que de telles mesures puissent se traduire dans la conduite de l’enseignement, un véritable plan national pour les équipements sportifs est nécessaire.

Le SNEP-FSU invite la profession à agir pour qu’advienne une EPS riche en contenus culturels, reconnue dans le système éducatif comme une voie de réussite originale, forte avec des horaires augmentés et réalisable grâce à la construction d’ installations nombreuses et de qualité.

Notes :
  1. 87 %, c’est le pourcentage d’adolescents considérés comme physiquement inactifs dans le monde en 2016. Et les jeunes Français ne font pas exception à la règle puisque que pour nombre d’entre eux, le cours d’EPS constitue l’unique moment d’exercice physique de la semaine. Silvio Maltagliati, Philippe Sarrazin, 2 NOV 2020, Theconversation.com[]