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Soirée de l’EPS N°4 – Lycée Professionnel … L’EPS du Pauvre ?

Mercredi 13 janvier 2021 – 18h30/20h

Le lycée professionnel est considéré comme un lieu de relégation, souvent le résultat d’une orientation par défaut. Pourtant, nombre de jeunes réalisent un parcours de réussite scolaire là où l’institution les avait stigmatisés comme des enfants en échec.
L’éducation physique et sportive est, elle aussi dans les textes, considérée « à part des lycée généraux », comme si elle nécessitait une entrée particulière de par la dimension professionnelle du lycée ? L’EPS au lycée professionnel est-elle réellement une EPS qui nécessite d’être différente de celle enseignée au lycée général ?
N’est-elle pas portée par un regard qui stigmatise les jeunes des lycées pro, comme ayant à priori moins de possibilité de réussite scolaire ?
L’EPS en lycée pro ne porte-t-elle pourtant pas des projets ambitieux de réussite et de transformations corporelles de haut niveau ?

Pour répondre à ces nombreuses questions nous avons convié Prisca Kergoat, Maîtresse de Conférence, Sociologie, HDR, Université Toulouse 2, Sigrid Girardin, Co secrétaire générale du SNUEP-FSU, Sabine Coste, Chargée d’études à l’Institut français de l’Éducation – École normale supérieure de Lyon, ainsi que deux enseignants d’EPS, Aurélia Wavelet, LP Alain Savary à Wattrelos et Eric Donate, LP Alfred de Musset à Villeurbanne.

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Le kiosque

Les soirées de l’EPS se composent toujours d’une thématique centrale avec l’intervention de spécialistes ainsi qu’une séquence appelée Kiosque où nous vous soumettons quelques idées de lectures, podcasts, vidéos qui ont retenu notre attention … Pour le kiosque de ce soir deux livres

L’élève lycéen en EPS, approfondir son expérience dans 23 APSA

Sous la direction de Maxime Travert, Nicolas Mascret et Olivier Rey

J’ai lu les précédentes productions du collectif d’enseignants d’EPS de Marseille (coordonné par Maxime Travert, Nicolas Mascret et Olivier Rey) et j’avais été marqué par la recherche d’une cohérence dans le cadre proposé, la volonté de justifier ses propositions. Cette dernière production se situe dans cette continuité.

Des propositions dans les APSA avec le projet de partager la formalisation d’expériences professionnelles dans 23 APSA. Par les temps qui courent il ne fait aucun doute que ces ouvrages centrés sur la transmission de la culture des APSA sont des contributions importantes pour notre discipline.
S’il est encore besoin de le préciser, il faut entendre dans la transmission de la culture à la fois les dimensions technico tactiques des APSA mais aussi les rôles d’arbitres, de juges…
Le livre propose une pratique qui permet de révéler le niveau des élèves. Il me semble que plusieurs d’entre elles font un peu comme si nos élèves en lycée arrivaient avec un niveau hypothétique qui n’est pas du tout majoritaire.

J’ai plus été intéressé par les situations d’évaluation ou d’apprentissage que par leur justification. Les enseignants pourront sans aucun doute y piocher des idées pour enrichir leur enseignement.

Le lien avec les nouveaux programmes n’est pas l’entrée de cette production, ce qui sans aucun doute lui permet de pouvoir proposer des pratiques qui continuent d’avoir les pieds sur terre. Certaines propositions m’ont laissé perplexe, j’en ai trouvé d’autres vraiment très classiques mais n’est-ce pas le pari de cet ouvrage que de faire discuter les profs d’EPS avec eux même, entre eux… ? Pari réussi !

La pensée blanche

Lilian Thuram aux éditions Philipe Rey

La lecture du livre de Lilian Thuram ne peut pas laisser insensible. Un livre très étayé avec de nombreuses références sur les conséquences du colonialisme sur les peuples et les actes racistes.
Une histoire pas suffisamment mise à jour dont les pays les plus pauvres, les non blancs, payent encore le coût des massacres perpétrés. Lorsque certains dirigeants français se permettent encore de trouver des éléments positifs sur les conséquences dramatiques de la colonisation, il devient urgent de revisiter l’Histoire et de permettre aux nouvelles générations d’être davantage éduquées pour ne pas oublier.
Ces connaissances et références tissées dans ce livre donnent à penser sur la situation du Monde d’aujourd’hui.
Lilan Thuram de façon très simple dans l’écriture, fait œuvre d’éducation populaire et nous permet de prendre conscience que nul ne peut être exonéré d’une vigilance sur son regard sur le Monde. On peut penser à travers son genre, sa sexualité, sa classe sociale comme à travers sa couleur de peau. Je finirai par ces mots du philosophe Achille Mbembe lors d’un dialogue avec Lilian Thuram : « Nous ne cesserons d’être noir ou blanc, que si nous apprenons à devenir humain, d’abord humain et rien qu’humain. Devenir humain c’est inventer quotidiennement et inlassablement des possibilités de rencontres avec d’autres humains sur la base de l’affirmation selon laquelle nous sommes comme tous les autres. Il s’agit d’aller vers l’autre en se plaçant, d’entrée de jeu, dans une position d’égalité fondamentale. »