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LP : Une réforme démocratique ?

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Depuis qu’E.Macron (dit « Jupiter ») est devenu président de la République, on entend souvent parler d’un exercice vertical du pouvoir.

Derrière cette idée de verticalité, on perçoit cette manière descendante et intransigeante de gouverner. C’est précisément de cette verticalité dont nous avons été les témoins en audience au rectorat.

Le développement d’un argumentaire venu d’en haut qui emprunte au registre de la démocratie pour se justifier permet sans doute aux gouvernants de garder bonne conscience.

Mais cela suffit-il quand la réalité vient contredire leur discours ?

Cette rhétorique sans fondement n’est pas sans rappeler celle déployée pour réformer les retraites. Elle laisse penser qu’un pouvoir qui ne cesse de clamer sa légitimité démocratique cherche plutôt à en dissimuler la fragilité. Dans les régimes démocratiques occidentaux, la montée de l’extrême droite conduit à un deuxième tour où la majorité des suffrages est encore acquise à la cause du candidat républicain.

Cette stratégie permet aux puissances financières de faire accéder ce dernier au sommet de l’État pour y mener une politique en leur faveur. Argent contre prestige selon la logique du donnant donnant. A partir de là, est-il juste de vouloir nous faire entendre que nous avons majoritairement « voulu » le projet d’E.Macron, et que tout ça relèverait d’un processus démocratique ?

Nous acceptons d’autant moins cette idée que le socle de légitimité du candidat élu diminue d’élection en élection. En 2022, alors qu’il n’a recueilli que 20 % des suffrages sur le total des inscrits au premier tour, E.Macron n’obtient qu’un socle de 38,5 % des inscrits et 53,5 % des votants au second tour (soit 58,5 % des exprimés contre 66 % cinq ans plus tôt ; chiffres du Ministère de l’intérieur). Plus qu’un plébiscite du processus démocratique, ces résultats n’en montrent-il pas plutôt l’érosion, voire la déroute si l’on considère que pour la troisième fois, le duel final se joue contre un(e) candidat(e) d’extrême droite. Dès lors, peut-on qualifier de démocratiques des politiques guidées par les seuls intérêts économiques et menés par une élite qui parle désormais la calculette à la bouche ?