Alors que la contestation contre la réforme des retraites bat son plein, celle engagée contre la réforme de la « voie pro », il y a bientôt trois mois, bien que plus discrète, peut notamment se satisfaire aujourd’hui du renoncement à l’augmentation de la durée des stages en entreprises.
Les luttes ne sont donc pas vaines.
Toutefois, la contestation demeure face aux conclusions-propositions des groupes de travail constitués pour l’occasion et dont nous pourrions résumer la philosophie : augmenter l’autonomie des établissements pour accroître les capacités d’adaptation de l’école au monde du travail (une courte critique de cette idée d’autonomie figure dans un article d’Axel Benoist intitulé « Autonomie renforcée : une liberté qui opprime » ; bulletin n°3 du SNUEP-FSU de décembre 2022).
La lutte n’est donc pas terminée. La promotion de cette porosité entre le scolaire et l’extra-scolaire s’appuie souvent sur l’idée que l’école serait déconnectée de la vraie vie. Mais n’est-ce pas justement cette distance par rapport aux réalités socio-économiques qui donne sens à un projet scolaire qui consiste à questionner et problématiser la vie pour mieux l’appréhender par la suite ?