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Le collège au centre des attentions

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Par Benoît Hubert

« L’homme malade du système » selon le ministre de l’Éducation risque l’infarctus si on n’y prend pas garde.

Profitant de l’installation contestable et contestée de l’heure de soutien et d’approfondissement en mathématiques et en français en sixième via la suppression d’une heure de technologie et de la découverte des métiers dès la cinquième, le ministère a lancé une réflexion sur l’ensemble du cycle 4. Sans rien dévoiler de ses intentions, il a lancé plusieurs bilatérales et multi- latérales sur différents sujets : les par- cours, programmes et pédagogie, évaluations et DNB, instances de pilotage.

Si le ministère n’expose aucun point de vue et ne fixe aucune orientation, se contentant de questionner et de recueillir les paroles syndicales qui, s’agissant de l’éducation, compte tenu des orientations idéologiques, politiques et philosophiques des uns et des autres sont de nature parfois très divergente, il montre, par l’organisation de ces temps de rencontres qu’il y aurait une volonté de transformation du cycle 4 du collège.

Nous nous trouvons face à un jeu traditionnel de l’administration qui vise à pouvoir dégager les points de tension et les lignes rouge à ne pas franchir pour dessiner de nouveaux axes de travail et de transformations en pouvant s’appuyer sur telle ou telle force syndicale. Vu les velléités de transformation de la voie professionnelle, la manière dont a été portée la question du renforcement du français et des maths en sixième, la volonté d’installer la découverte des métiers dès la 5ème sans discussion préalable, le renforcement de la question des « savoirs fondamentaux » avec la création des conseils académiques des savoirs fondamentaux pour piloter : il est légitime de nourrir les plus grandes craintes sur les projets que pourrait développer le ministère de l’Éducation nationale sur le cycle 4.

Il devient primordial de remettre au cœur les savoirs disciplinaires, les conditions de leur acquisition par tou-te-s les élèves, l’exigence d’émancipation par ces savoirs.

Dans une période où se développe de plus en plus une libéralisation de l’Éducation Nationale avec l’entrée dans le système éducatif, dans les établissements scolaires de nombreux acteurs extérieurs, des certifications tous azimuts : Greenpix, Evalang, EDUCFI, EDUCDROIT…, des parcours de plus en plus nombreux (santé, citoyenneté, sportif, avenir, PEAC, …) avec une application folio pour les capitaliser…, il devient primordial de remettre au cœur les savoirs disciplinaires, les conditions de leur acquisition par tous les élèves, l’exigence d’émancipation par ces savoirs. En ce qui concerne spécifiquement notre discipline, reposer l’exigence d’une augmentation des horaires disciplinaires, des équipements sportifs de qualité, des programmes revus et une certification DNB digne de ce nom prenant en compte les savoirs moteurs des élèves, sont incontournables dans cette nouvelle période.

Poser nos revendications à tous les niveaux pour peser dans la réflexion et dans l’hypothèse d’une transformation du cycle 4 est essentiel afin d’éviter tout nouveau recul, toute installation de dispositifs du type des deux heures de sport supplémentaires, et gagner une revalorisation de notre discipline et de ses enseignant·es. Pour que le collège soit le collège de la réussite de tous et toutes les élèves, le SNEP-FSU avec le SNES-FSU sont engagés pour défendre une culture commune ambitieuse pour toute la jeunesse !