Les épreuves de spécialités passées, comme prévu, les élèves ont déserté le lycée. Une drôle d’ambiance lorsque dès le mois de mars, un air de vacances souffle dans les lycées français. Seul le ministère et quelques conseillers déconnectés de la réalité, continuent de penser que c’est une bonne idée. À l’annonce des résultats mi-avril, le coup de grâce est donné, certain·es élèves ont disparu. Les conseils de classes du 3ème trimestre n’en finissent plus d’aligner les alertes absences. Des absences qui vont bien entendu peser sur le devenir des lycéens et lycéennes. Les jeunes des quartiers populaires sont plus touchés par ce nouveau phénomène. Une fois encore ce sont pour les élèves les plus fragiles que les conséquences seront plus compliquées. Certain·es sont revenu·es pour préparer le grand oral mais tout semble déjà joué et leur implication est devenue très irrégulière. Les apprentissages de fin d’année ne sont pas à la hauteur des possibles de nos lycées. Le nouveau bac nous donne un nouvel objectif revendicatif pour lutter contre les inégalités : reconquérir les mois de mars, avril, mai…
Quel bilan de l’EPS au lycée ?
L’EPS n’est pas épargnée par les conséquences de ce nouveau bac. Le 3ème cycle réduit comme peau de chagrin et les élèves sont aux mieux évalué·es après 5 à 6 séances d’entrainement. La diversité de vécu en maintenant 3 activités sur la classe de terminale se dissipe. L’équilibre des cycles n’est au mieux qu’un espoir. Dans ces conditions, avec 10 heures d’apprentissage effectif, les élèves n’ont pas le temps de transformer leur motricité. Nous sommes assez loin d’un cursus d’étude au lycée qui permettrait aux élèves d’approfondir l’apprentissage dans quelques activités. Comment imaginer en 10 heures de permettre à la fois à tous et toutes d’avoir des apprentissages ambitieux et de s’approprier des méthodes d’entrainement…
Les notes montent, les élèves apprennent moins
Les apprentissages ambitieux continuent de rester un cap maintenu par les équipes d’EPS, même si rien dans les textes, ni dans les protocoles d’évaluations, ne l’exige. Des apprentissages et des transformations dans les APSA dont la part dans la note finale a été considérablement affaiblie. Les notes évoluent positivement mais ne traduisent que la triste inversion de la qualité des apprentissages des élèves dans les APSA : les notes montent mais les élèves apprennent moins. 8 points répartis sur du coaching et des savoirs sur l’entrainement viennent compenser la baisse de maitrise technique et tactique dans les APSA.
La préparation de l’année prochaine n’a rien de rassurant. Le nouveau calendrier du bac commence à devenir la norme. Au mieux les élèves n’auront que 26 semaines de cours. Rapporté à 3 cycles cela fait des cycles de 8 à 9 séances. Les équipes prennent de plus en plus de liberté sur les exigences communes, et les protocoles envoyés à l’institution sont des documents formels pour répondre aux exigences d’écriture. Certaines académies ont même inventé l’auto validation par les équipes, dissipent toute exigence institutionnelle dans les apprentissages visés.
Il est urgent de ne pas laisser cette situation s’installer, et prendre le temps de se regrouper pour proposer de l’ambition d’apprentissage dans les APSA pour nos élèves et ne pas laisser les inégalités existantes en dehors de l’école se reproduire et s’amplifier à l’école.