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Des premiers colloques aux journées de l’EPS…

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Retour sur l’activité « pédagogique » du SNEP

Bien qu’il ne soit pas véritablement adapté (car restrictif), le terme « pédagogique » fait partie de l’ADN du SNEP-FSU. Il reste aujourd’hui un élément fort de son activité. S’occuper des questions pédagogiques, c’est s’occuper du métier et de son devenir.

Si les premiers rassemblements nationaux sur les contenus de l’EPS apparaissent dans la fin des années 70, c’est véritablement des années 80 à 2020 que l’histoire professionnelle sera marquée, avec une périodicité d’environ 4 ans (comme les olympiades !), par les colloques du SNEP-FSU. Chacun a donné lieu à des productions écrites et des intervenant·es qui feront date.

En 1988, Jaques Rouyer alors secrétaire général, préfaçait l’ouvrage faisant suite au colloque « Aujourd’hui, ce qui s’enseigne » par ces mots qui sont toujours d’actualité :
« Ce livre doit être considéré comme une arme – fruit d’un colloque ayant rassemblé 600 participants – il sera d’abord une aide précieuse pour tous ceux qui ont pour mission d’assurer la formation physique et sportive de la jeunesse de notre pays. Aide directe, concrète, pratique sur le terrain pédagogique, mais aussi aide pour se retrouver dans les débats qui agitent notre profession, sur le contenu de notre discipline comme sur le sens même de notre métier. » Notre souci principal a été et sera toujours, peut-être pas d’armer (terme galvaudé aujourd’hui par le président Macron) mais « d’outiller » la profession pour faire face aux enjeux du moment.

Le dernier colloque en date, quelques jours avant le confinement lié à la pandémie de Covid, s’intitulait « Osons les arts ». Il marquera l’histoire, non par sa concomitance avec le Covid 19, nous avons failli l’annuler au dernier moment, mais sur le fait qu’il reste à ce jour le seul colloque spécifique et professionnel sur les arts corporels en EPS. Les thèmes de ces rassemblements parlent d’eux-mêmes quant aux préoccupations du SNEP-FSU : Contenus et didactique (85), Ce qui s’enseigne (88), EPS en Europe (92), ce qui s’apprend (96), etc. Avec un point culminant du point de vue de la participation des enseignant·es, aux EPSiliades, avec un rassemblement national de près de 2 000 personnes.

Notre souci principal a été et sera toujours « d’outiller » la profession pour faire face aux enjeux du moment.

Mais face à de multiples dégradations de la construction disciplinaire, citons principalement le siphonage des programmes scolaires de tout contenu concret, l’évaporation progressive du rapport aux APSA dans la formation initiale (pour des raisons d’étranglement budgétaire des universités mais pas que…) et la quasi-disparition de la formation continue disciplinaire, il nous a paru nécessaire, voire urgent, de changer d’orientation. Il devenait déterminant de concentrer nos forces au plus près des besoins de la profession, pour garder ce qui a mis du temps à se construire à la fois dans les luttes et la réflexion : une culture professionnelle commune, partagée qui a permis de garder une identité reconnue largement dans la communauté éducative.

Nous avons donc déporté une partie de notre activité « pédagogique » vers le local, académies et départements

en proposant partout des rassemblements, sous forme de stage syndical, centrés soit sur des thématiques particulières (programmes, certification par exemple), soit des APSA, avec une combinaison parfois des deux. Ces rassemblements ont déjà trouvé leur rythme de croisière, à Nantes, à Dijon, à Marseille, pour ne prendre que ces exemples, qui réunissent régulièrement maintenant de 100 à 150 collègues. Et au cours de ces 3 dernières années, toutes les académies ont proposé des « Journées de l’EPS » ou des stages centrés à la fois sur le contexte éducatif du moment et sur la didactique et pédagogie d’une APSA. Ainsi, chaque année, nous rencontrons entre 1 000 et 3 000 collègues pour parler EPS et métier, dans un cadre non contraint et non hiérarchique. Un espace de liberté de parole qui fait du bien face au discours officiel imposé et, malheureusement, déconnecté des réalités du terrain.

Nous avons malgré tout conservé une activité nationale avec la mise en place, à cause ou finalement grâce au Covid, de « Soirées de l’EPS » qui sont désormais presque de véritables émissions de Web TV, elles aussi, soit sur des thématiques professionnelles générales, soit sur des APSA, en lien souvent avec la sortie de numéros de la revue Contrepied. Un succès qui peut avoisiner les 10 000 connexions ou écoutes en replay.

Mais nous n’avons pas abandonné l’idée d’un colloque national, à terme, ne serait-ce que pour secouer les notions à la mode, ouvrir des perspectives nouvelles et partager un moment de fraternité… À bientôt, quel que soit le lieu que vous investirez !