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La Formation Continue des enseignant·es : un combat à poursuivre !

Depuis la rentrée scolaire et notamment suite aux annonces de Gabriel Attal sur la formation continue des enseignant·es, de nombreuses académies nous ont fait remonter, par l’intermédiaire d’un questionnaire, leurs difficultés, mais aussi le fruit de leurs batailles pour maintenir au sein du Plan de Formation Académique notre spécificité culturelle et disciplinaire :

  • Une formation sur la connaissance pratique et technique des APSA organisée par des collègues ;
  • Une formation qui articule un temps de pratique de ces APSA et un temps d’analyse.

Il ressort certes de cette enquête une grande disparité selon les académies, mais de grandes tendances se dégagent. Là où le SNEP-FSU a échangé avec l’inspection, il semble avoir eu un poids dans les décisions finales, que ce soit dans les choix ou dans les formes d’interventions (comme le maintien des temps de pratique).

Il est évident que le changement des modalités d’inscription cette année a fait fuir les collègues. Beaucoup de formations ont été annulées faute de participant·es. Mais par son intervention, ses relances et l’aide apportée pour s’inscrire, le SNEP-FSU a permis de diminuer ce désengagement.

Au regard de l’objectif annoncé par le ministère de la suppression complète des formations durant le temps de travail, certaines académies ont déjà dénoncé fermement cette mesure et commencé à résister.  Nous relevons, cependant, une inquiétude forte pour l’année prochaine avec la bascule à 100 % des temps de formation en dehors du face à face avec les élèves. Autrement dit, la formation doit être faite quand les enseignant·es ne sont pas avec les élèves.

Le ministère cherche par ces transformations à augmenter le temps de travail des enseignant·es et essaie de satisfaire un électorat qui reproche aux enseignant·es d’être trop absent·es. Ce temps de formation représente pourtant en moyenne 1,6 jours d’absence par an.

Enfin, les formations disciplinaires centrées sur l’étude pratique des APSA semblent être encore préservées, mais ont tendance à être réduites au profit de formations dites plus « transversales ».

Agir pour la Formation Continue

De nombreuses académies ont conservé les temps de formation pendant la semaine, et n’ont pas programmé de formation pendant les vacances scolaires. La formation professionnelle doit se réaliser pendant le temps de travail. Par ailleurs, même si les enseignant·es sont appelé·es à s’inscrire sur leur journée sans élève s’ils en ont, le SNEP-FSU les encourage à ne pas se censurer et à s’inscrire donc à ces stages de formation y compris sur les jours de présence en établissement.

Une façon de faire entendre à l’institution que la demande et les besoins en EPS restent importants.

Le SNEP-FSU agit et lutte pour que la formation continue, en présentiel, centrée sur l’enseignement des APSA ne soit pas supprimée. Elle est un droit professionnel qui garantit la continuité de la qualité du service public. 

Regard sur la Formation Continue en France

Le plan de formation était dans le passé construit en appui sur des bassins, et les organisations syndicales étaient associées à ces échanges. Dans la grande majorité des académies, le SNEP-FSU n’est plus associé à cette définition qui se fait en dehors de toute discussion et concertation. Il est plutôt étonnant que les établissements des IA-IPR EPS de 5 académies seulement voit un intérêt à cet échange, avec l’organisation syndicale la plus représentative de la profession.

Nous pouvons cependant souligner que la tendance a été, dans la grande majorité des académies, à avoir un plan académique de formation qui soit à nouveau centré sur l’étude des APSA. Cela vient conforter notre analyse d’un déficit et d’un besoin de plus en plus important de la profession, d’une formation qui remette au centre l’étude des APSA. Nous avions, à travers les journées de l’EPS dans les différentes académies et les retours nombreux des collègues, identifié ce problème depuis plusieurs années.

Notre étude ne permet pas, cependant, de connaître la proportion de stages plutôt transversaux ou thématiques par rapport à des stages centrés sur les APSA. Il serait intéressant de questionner les IPR dans les académies en ce sens, pour connaître aussi la tendance de définition de l’EPS. Une EPS de plus en plus contributive où l’étude des techniques devient secondaire, ou une EPS qui se recentre sur la transformation motrice des élèves par l’étude pratique des techniques des différentes APSA ?

Le PAF spécifique à l’EPS, offre-t-il des contenus de formation :

Des temps de pratique renforcés

Lorsque les formations sont organisées en présentiel et sur les APSA, la grande majorité propose des temps de pratique aux enseignant·es d’EPS. Cette tendance importante en France ne doit pas faire oublier que plusieurs académies ne proposent aucun temps de formation dans les APSA ou des temps de formation uniquement théoriques, sans permettre aux enseignant·es de vivre les situations et les activités. Ce glissement vers une « académisation » des temps de formation devrait nous questionner, à la fois sur ce que signifie se former dans les APSA et, plus fondamentalement, sur la définition de l’EPS. Se former dans une APSA ne peut bien entendu pas se réduire à une pratique de l’activité, sans réfléchir et penser aux problèmes principaux que doivent rencontrer les élèves pour construire les solutions. Être confronté·e à ces problèmes, échanger, discuter, vivre les situations sont des éléments qui restent importants dans la formation continue.

La formation continue ne peut pas être le lieu de la mise en œuvre des réformes, mais doit rester un « outil » de transformation de nos pratiques pour la réussite de tous·tes les élèves en EPS.

Les attaques actuelles laissent supposer que notre métier va devenir de plus en plus individuel, avec des formations qui sont pensées comme une accumulation de compétences diverses, pas nécessairement centrées sur la réussite de tous·tes les élèves, mais bien plus sur un panel de compétences qu’un·e enseignant·e devrait maîtriser dans les portefeuilles des compétences clés de l’enseignant·e de demain.

Le SNEP-FSU s’est toujours engagé pour être promoteur, animateur et défenseur de la formation continue. Pendant de nombreuses années, il a travaillé sur des propositions pour améliorer la formation continue. 

Lire la synthèse des propositions du SNEP-FSU : 20 h par an cumulables sur 6 ans…

Le glissement en distanciel de la formation ou comme mise en œuvre des réformes, a conduit la profession à être de plus en plus critique de ces temps de formation. Le SNEP-FSU analysant le manque important créé par ces modifications structurantes de notre métier, a décidé de mettre en place et développer des journées de l’EPS pour réanimer « l’idée historique » d’une formation pratique réalisée par ses pairs. La force et la réussite des journées de l’EPS basées sur l’étude des APSA, interrogent et renforcent nos convictions sur les centres d’intérêt de la profession.

Existe-t-il des temps de formation qui se réduisent à :

La formation continue, est-elle organisée :