Le COJOP 1 a publié en mars 2025 le rapport officiel sur les JOP 2024.
Si nous devions nous attendre à ce que le comité qui devait évaluer son propre travail ne soit pas trop critique, nous ne serons pas trop déçu·es.
C’est un concept qui permet d’afficher des satisfactions et concourir ainsi à l’ensemble de la communication de l’État autour des JOP 2024. Il y a tous les aspects compétitifs, les résultats sportifs, les éléments liés aux jeux inclusifs etc. sur lesquels nous ne nous attarderons pas ici. Nous n’évoquons que les éléments ayant un lien direct à l’EPS et au sport pour tous et toutes.
Dès le départ, T. Estanguet 2 dit que l’ambition était d’organiser les « jeux avec un héritage fort ». Or, compte tenu de ce qu’était la campagne du SNEP-FSU comme de beaucoup d’autres acteurs et actrices du sport et des différents domaines de la société, de l’héritage, il n’y en a pas. Attention, nous n’oublions pas les extraordinaires exploits sportifs des athlètes, l’ambiance olympique que nous sommes nombreux·ses à avoir partagée avec nos proches. Nous parlons bien ici de ce que l’État comme garant de l’héritage dans la durée est censé mettre en place par des décisions politiques.
« Ouvrons grands les Jeux », tel est le slogan de l’héritage. Comment comprendre que le sport à l’école, dont l’EPS est le lieu par excellence, avec les AS, puisse être à ce point méprisé par la mise en place des dispositifs concurrentiels tels que les « 2 h de sport », alors que ce même sport est la raison même d’existence des jeux.
Le rapport dit d’ailleurs : « Le sport est un formidable vecteur de changement en faveur de la lutte contre la sédentarité, de l’inclusion et de la durabilité. » Le SNEP-FSU ne cesse de plaider pour un lien entre le développement de la pratique sportive, en EPS et AS comme à l’extérieur de l’École, et l’inscription des jeunes dans les pratiques physiques durables.
Plus loin, nous pouvons lire : « Pour en ouvrir grand les bienfaits, le comité d’organisation et ses parties prenantes se sont mobilisés bien en amont de l’événement, s’appuyant sur la dynamique des Jeux pour en maximiser l’impact. »
Nous n’avons pas le souvenir que les parties importantes de l’organisation des JOP se sont mobilisées pour une augmentation des horaires de l’EPS. Pire, le rapport dit la stratégie pour lever les freins à la pratique du sport : « … comme héritage en faisant entrer le sport dans le quotidien de tous les Français. » Le résultat de cette stratégie cité par le rapport, ce sont les 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école primaire. Nous avons déjà dit combien cette mesure est l’inverse de ce qu’il faut faire, combien il s’agit de tout mais pas de pratique sportive.
L’héritage matériel, quant à lui, se satisfait d’une phrase lapidaire : « laisser un héritage matériel aux territoires hôtes qui en ont le plus besoin, avec de nouvelles infrastructures conçues avant tout pour les besoins des habitants à l’image du Centre aquatique. » S’il ne s’agit pas de minorer la construction du centre aquatique (bien qu’il semblerait que son emplacement actuel complique grandement de potentiels déplacements en EPS des trois collèges voisins)
et un certain nombre de structures construites dans le 93 par le conseil départemental, nous sommes loin du compte, aussi bien dans l’Ile de France que dans l’ensemble du territoire national, territoires d’Outre-mer compris. L’EPS a encore une fois été oubliée. Les JOP auraient dû être l’occasion pour mettre sur pied un plan national de construction/rénovation massive des équipements sportifs.
C’est parce que le SNEP-FSU est historiquement engagé dans un projet social et culturel pour tous et toutes, d’accès à un développement digne de ce nom par la culture sportive, que nous exigions beaucoup plus, pour l’EPS, le sport scolaire et le sport civil.
Notre appel aux autorités continue à travers notre campagne pour les 4 heures d’EPS. Celle-ci contient l’ensemble des questions professionnelles qui structurent et organisent nos métiers.
