Par Bruno CREMONESI, Éric DONATE, Alexandre MAJEWSKI et Andjelko SVRDLIN
La lecture du guide Exploiter les évaluations des aptitudes physiques des élève de 6ème, questionne le sens de l’EPS à l’école. En effet, il est indiqué pour les élèves ayant les résultats les plus faibles aux tests de les « accompagner vers une pratique physique régulière en leur proposant des activités appropriées pour lutter contre la sédentarité »
L’École, pilier de la République, a été pensée et construite pour permettre à chaque jeune, sur l’ensemble du territoire, l’accès à la culture et non pas de le réserver à celles et ceux qui pourront le construire sans l’école. L’EPS comme discipline scolaire s’inscrit dans cette idée de service public et lutte contre toute forme de renoncement à un projet commun et ambitieux. Ce n’est pas ce que laisse penser l’utilisation des tests, qui dessine une EPS qui ouvrirait pour les plus faibles un horizon de santé, d’activités physique au motif de condition physique, potentiellement éloignée du jeu et sans fondement culturel.
Pour les plus fort·es, les « élèves à potentiel sportif », un horizon de performance, de pratique sportive et artistique, d’acquisitions de savoirs ancrés culturellement. Une EPS de base pour les un·es et une EPS ludique et culturelle pour les autres !
Fort heureusement, les enseignant·es d’EPS font vivre leur missions de service public ET visent à faire étudier des APSA à tous·tes leurs élèves quelle que soit leur origine sociale et territoriale. Ils et elles s’emploient à les faire entrer dans une culture physique et sportive, en valorisant les apprentissages et le plaisir, qui sont des conditions importantes pour prolonger, leur engagement physique aux différents âges de la vie.