Le SNEP-FSU lors de son dernier congrès à Porticcio a adopté le préambule pour les programmes alternatifs du SNEP. Le préambule fixe les finalités, la définition de la discipline et des modalités de son organisation.
L’éducation physique et sportive
L’EPS comme discipline obligatoire a pour finalité de former des citoyen·nes physiquement cultivé·es, critiques et autonomes, capables donc de s’engager lucidement dans une pratique sportive et/ou artistique régulière, source de santé et de vitalité. Elle participe des grandes valeurs démocratiques du service public d’éducation nationale, liberté, égalité, fraternité, veille en particulier à l’égalité garçons/filles, à leur émancipation corporelle éloignée de tous préjugés, à l’inclusion de tou·tes dans la culture physique scolaire, au développement de la solidarité entre les élèves, à la lutte contre les inégalités sociales et territoriales. L’EPS repose sur l’étude et l’appropriation des savoirs essentiels et spécifiques à chaque APSA, incluant sociabilité et valeurs potentielles. La discipline EPS vise pour chaque élève, un développement physique, psychique et social optimal, une connaissance de soi par et dans l’action. Elle permet une entrée instruite dans le monde des loisirs physiques, sportifs, artistiques.
Les savoirs étudiés en EPS
Les savoirs principaux de l’EPS sont les techniques propres au but et aux significations culturelle et sociale de chaque APSA, son cadre réglementaire ou symbolique, ses codes culturels et sociaux. Elles trouvent leurs origines dans la spécificité historique de l’activité humaine en jeu dans chacune d’elles, ses contradictions, ses inventions, ses évolutions. Ces savoirs intègrent des démarches, des attitudes ou comportements caractéristiques de chaque APSA, ou communes à certaines d’entre elles. Ce corpus constitue le cœur disciplinaire de l’EPS. Les compétences et connaissances de l’élève correspondent à l’état d’appropriation et de maitrise personnelle de ces savoirs dans des situations de pratique réelle. Ces savoirs en acte font l’objet de références nationales pour les élèves à la fin du collège et du lycée. Des fiches par APSA, jointes en annexe, présentent ces savoirs de manière organisée.
Afin d’éviter de la part des élèves incompréhensions ou malentendus, les savoirs soumis à l’étude sont clairement définis et explicites, de même que les objectifs visés et l’évaluation.
Une discipline de l’engagement personnel et du rapport incontournable aux autres
L’EPS est une discipline fondée sur l’engagement total de soi et sur une constante maitrise des risques. C’est une école de la responsabilité et de la prise de décision. Les élèves apprennent avec et grâce aux autres, au travers des rapports sociaux, propres aux APSA (être partenaire, être adversaire, faire partie d’un collectif, être acteur, observateur…).
L’entrainement comme méthode pour entrer en culture
Les progrès réalisés dans les apprentissages débouchent sur des productions scolaires sportives et ou artistiques pouvant éventuellement intégrer des projets culturels festifs ou ludiques. Ainsi, l’EPS vise toujours un « savoir performer », « un savoir réaliser », au caractère social, relatifs au niveau d’apprentissage. Pour cela, l’acquisition d’un « savoir s’entrainer » dans chaque APSA, acquis en s’entrainant, est nécessaire. Sous la responsabilité de l’enseignant·e et avec l’aide des autres, l’élève, progressivement autonome, développe sa réflexivité. Il apprend à mettre en relation son action et ses résultats. Avec ses connaissances, il peut identifier et agir sur les causes et conditions de ses réussites. Enfin, il peut s’informer de façon pertinente sur son environnement physique et humain, ses évolutions, sur son état corporel, ses diverses sensations et ressentis.
Ces principes s’appliquent tant aux apprentissages techniques, eux-mêmes contributifs au développement de capacités générales, qu’aux divers apprentissages relevant de la préparation physique, qu’ils soient intégrés à une APSA ou constituent un enseignement en soi.
L’enseignant·e, l’AS, sections sportives, options sportives ou artistiques… une dynamique à créer
Toutes les compétences des enseignant·es, en particulier leur qualification, leur engagement personnel dans certaines APSA, contribuent souvent au dynamisme de l’EPS, à l’émergence d’une culture et d’une identité disciplinaires d’établissement. Ces dispositifs participent de la reconnaissance et de la valorisation de la discipline dans le collège, le lycée ou le LP, ainsi que de la représentation positive que peuvent en avoir les élèves.
Une section sportive ou une option doit pouvoir exister dans chaque établissement à la demande des enseignants d’EPS. D’autre part, le SNEP-FSU demande que chaque élève ait accès à l’enseignement de spécialité s’il le souhaite.
Organisation de l’enseignement de l’EPS, pour un plan de développement culturel et social et matériel
La profession doit engager un travail d’élaboration de référentiels dans chaque APSA, avec des points de repères d’acquisitions relatifs au temps de pratique et à l’âge des élèves. Ces points de repères doivent émerger de l’expérience cumulative sur le terrain.
Dans chaque établissement la programmation des APSA soumises à l’étude, leurs contenus concrets, leur évaluation, leur certification, les durées (20 h, 40 h, 60 h…) et les diverses conditions possibles d’apprentissage, s’inscrivent dans un cadre national qui en fixe les exigences.
Cette organisation dépend aussi d’une concertation locale des enseignant·es, voire de la communauté éducative visant à adapter le projet disciplinaire aux conditions réelles de sa réalisation et à l’inscrire dans une voie de progrès.
Le projet, en référence au cadre national, explicite les conditions à créer pour une amélioration tant qualitative que quantitative de l’EPS et du sport scolaire. Cela vaut pour les espaces et équipements, qu’il s’agisse d’aménagement, de réutilisation, de construction, ou encore des diverses initiatives à prendre dans l’établissement, dans la collectivité territoriale, pour y affirmer la place et la reconnaissance de l’EPS. Cela vaut encore pour les besoins de formations des personnels, pour l’accès à de nouvelles connaissances, qu’il s’agisse d’auto formation ou de formation continue institutionnelle.
Choisir les APSA
L’EPS contemporaine peut faire référence à différents types de pratiques : sportives, artistiques, de préparation physique et mentale ou de préparation physique générale, de danses, de jeux collectifs, de jeux pré-sportifs ou régionaux. Les deux premiers types de pratiques sportives et artistiques constituent les principales références de la discipline tout au long de la scolarité.
En rupture avec la classification par champs d’apprentissage et par compétences, le SNEP- FSU propose des groupes, fondés sur l’expérience professionnelle, permettant de circonscrire les pratiques retenues pour l’Ecole.
Les arts corporels, l’athlétisme, la natation, les sports collectifs et jeux collectifs traditionnels ou régionaux, les sports acrobatiques (gym, acrosport, plongeon…), les sports de nature et ses dérivés en milieu urbain (escalade, CO, ski, kayak, voile, surf, VTT, skate, roller, vélo…), les sports de combat (préhension, de percussion et mixte), les sports de raquette, les danses collectives de tradition populaire, les préparations physiques générales (musculation, fitness…), les préparations physique et mentale (yoga, relaxation…).
Ces groupes ne couvrent pas la totalité de la culture physique sportive et artistique mais permettent de se repérer pour construire une culture commune, pour assurer des apprentissages stabilisés mais aussi diversifiés pour ouvrir sur le patrimoine corporel.
Il sera possible, dans le cadre du projet d’EPS, de programmer d’autres activités que celles listées ci-dessus, dans la limite d’une par établissement et sous condition d’être justifiée au plan éducatif. Les 2 derniers groupes peuvent être intégrés dans l’enseignement d’une APSA ou faire l’objet, au lycée, d’un enseignement en soi. Le SNEP abandonne le traitement des APSA par le filtre unique de la CP5.
Pour créer une dynamique, les équipes veilleront à organiser au moins un événement par an sous forme de rencontre ou spectacle, de sortie ou stage.
L’apprentissage de la natation, au regard de ses enjeux sociaux et culturels, doit être une priorité tout au long de la scolarité et concerner tous les élèves sur tous les territoires. Cet apprentissage sera reconnu par l’attribution d’une attestation en fin de primaire (niveau 1) et de collège (niveau 2). Au lycée, c’est le Bac qui servira d’évaluation.
A l’école primaire
L’EPS dispose officiellement de 540 h d’enseignement
Compte tenu de l’âge des élèves, il est conseillé de programmer la natation, les activités athlétiques, les jeux et sports collectifs, les activités artistiques tous les ans. On se limitera aux 9 premiers groupes pour programmer les APSA, auxquels on ajoutera un groupe intéressant à cet âge : les activités de jonglage.
Au collège
L’EPS dispose officiellement de 468 h d’enseignement mais en aurait besoin de 576 h (4 h d’EPS/semaine)
La programmation s’organise autour de plusieurs principes permettant de viser à la fois des apprentissages réels, stabilisés, avec des cycles conséquents dans un certain nombre d’APSA, et l’ouverture culturelle. La référence sera les 8 premiers groupes, obligatoires, plus éventuellement une activité d’établissement.
Ainsi seront mis en œuvre sur l’ensemble du cursus collège :
- Un approfondissement d’un minimum de 80 h dans une APSA pour chaque élève.
- Un volume de 40 h minimum par APSA pour des apprentissages stabilisés.
- Un volume de 20 h pour des cycles de découverte.
Au total les 8 premiers groupes devront être couverts et faire l’objet d’un enseignement pour des apprentissages stabilisés ou approfondis. Dans le cadre de la découverte, on pourra puiser dans d’autres activités, non listées ici.
Pour le diplôme national du brevet, 3 APSA devront faire l’objet d’épreuves, avec des référentiels nationaux. Pendant le cursus, au bout de 40h de pratique, les élèves pourront se voir délivrer des « passeports » sportifs ou artistiques par APSA.
Au lycée (général, technologique et professionnel)
L’EPS dispose officiellement de 216 h d’enseignement mais en aurait besoin de 432 h (4 h d’EPS/semaine)
L’ensemble des groupes listés constituent la référence à ce niveau de scolarité.
L’élève doit arriver au baccalauréat avec 2 activités choisies : une majeure (60 h ou 120 h avec 4 h d’EPS par semaine) et une mineure (40 h ou 80 h avec 4 h d’EPS par semaine).
En LP, l’élève doit arriver au BAC PRO avec 3 activités et en CAP avec 2 activités.
Durant son parcours, au lycée général comme en lycée général, l’élève aura vécu au moins un cycle de sport collectif.
L’organisation et la programmation locale proposée par les équipes doit avoir comme visée l’atteinte du meilleur niveau de maîtrise, conforme aux attendus des références nationales du diplôme, tout en permettant un réel choix des élèves.