La France rentre dans la dernière ligne droite de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Si la ville de Paris, ou plus exactement Saint Denis, et de façon plus large le département du 93, comme quelques autres villes françaises pour un certain nombre d’épreuves, sont les plus concernés du point de vue des infrastructures, les JOP posent nombre de sujets de discussions dont le système éducatif ne peut être absent, notamment en ce qui concerne les pratiques physiques sportives et artistiques.
Comment considérer les JOP aujourd’hui ?
Disons tout de suite toute la critique qu’est celle du SNEP-FSU envers la dérive capitaliste des Grands Évènements Sportifs Internationaux 1. Mais, au-delà de ces éléments critiques, nous tenons à un certain nombre de principes qui représentent les piliers (démocratie, questions sociales et écologiques…) sur lesquels les instances olympiquesdoivent bâtir l’avenir non seulement de l’olympisme, mais aussi peser sur et pour un certain sport en général, plus humaniste.
Les JOP sont un moment compétitif très important pour la plupart des sportifs et sportives qui y concourent. Ils représentent, de fait, une excellence en exercice que nous ne rejetons pas car elle est censée faire écho auprès de tous.tes les citoyen·nes qui s’y intéressent.
Ensuite, c’est une des rencontres officielles, pacifique, en jeux, de l’ensemble des pays du monde. Nous voyons dans cette idée de rencontre, articulée avec celle de la compétition, un atout pour un modèle éducatif tourné vers la paix et la fraternité expurgé de toute instrumentalisation.
Enfin, les JOP sont un moment éminemment populaire 2.Le SNEP-FSU plaide pour une place nécessaire et renforcée de la culture populaire au sein de l’École. La façon dont l’EPS est considérée aujourd’hui par notre ministère révèle les oppositions des ministres successifs·ves à cette culture populaire.
Et l’EPS dans tout ça ?
Le SNEP-FSU et le Centre EPS et société plaident pour une EPS à caractère culturel.
De ce fait, notre discipline scolaire ne peut ignorer l’olympisme et le fait que la France soit le pays organisateur des JOP 2024.
L’enseignement de l’EPS repose toujours, et c’est une de ses forces, sur le triptyque : une classe, un·e prof, l’étude d’une APSA.
Organiser les JOP en France, utiliser et promouvoir cette organisation au sein des ministères dont celui de l’Éducation nationale nous semble relever de la responsabilité de l’État. Dans ce cas, pourquoi au sein de ce même ministère détricoter (programmes, DNB, baccalauréat) la culture sportive et diminuer la portée de la discipline scolaire qui organise son enseignement. A moins que les intentions du ministère ne soient à l’opposé de ce qu’il prétend, former une jeunesse sportive.
Le SNEP-FSU portera et développera, dans le cadre de son expression tout au long de cette année pré-olympique, les mesures à même de contribuer au développement d’une jeunesse plus sportive. D’abord, il faut renforcer la culture sportive à l’École, autrement que par les mesures illusoires du Bouger 30 mn par jour, et des « 2h de sport » en plus de l’EPS. 4 h d’EPS, de la 6ème à la terminale, est la mesure dont notre jeunesse a besoin.
Deux autres niveaux de réforme s’imposent.
Le retour d’une prise en compte des évaluations spécifique de l’EPS au DNB et d’autres référentiels au baccalauréat d’un côté, et la réécriture complète des programmes, collège, lycée et LP de l’autre.
L’idée que le ministère refuse d’entendre mais qui serait la seule à donner du sens et créer de l’engouement pour les JOP au sein de notre profession, est celle d’un renforcement concret de l’EPS. Sans fausses déclarations, sans la communication médiatique reposant sur du vide et sans mesurettes anciennes mettant en concurrence l’EPS et le sport civil, alors que chacun·e des deux doit se nourrir de la force de l’autre.
L’évènement planétaire d’excellence doit faire l’écho à toutes les dimensions d’un sport pour tous et toutes. L’EPS est sa traduction scolaire et nécessite des décisions significatives la renforçant dans son coeur, l’enseignement des APSA, l’éducation par les APSA.
- Vous trouverez ici un ensemble de textes à travers lesquels notre syndicat prend position sur les dérives des Grands Évènements Sportifs Internationaux (GESI) : https://lesite.snepfsu.fr/les-secteurs/secteur-sports/paris-2024-et-esi/evenements-sportifs-internationaux-les-archives-du-snep-fsu/[↩]
- C’est pourquoi nous regrettons vivement que les prix des entrées aux différentes compétitions soient prohibitifs pour les classes populaires[↩]