Nous avons précédemment réalisé un travail de décryptage de la réforme de la voie professionnelle lancée par E. Macron. L’enjeu est de comprendre que derrière une communication ambitieuse et « volontariste », E. Macron porte un projet régressif du Lycée professionnel (LP) et une attaque contre les métiers et le statut des enseignant·es. Il souhaite transformer l’enseignement professionnel en le centrant sur l’apprentissage, au service des entreprises officiant dans les secteurs des « métiers en tensions » et/ou locales, au détriment des élèves issu·es des milieux les plus populaires, tout comme des enseignant·es. Nous avons expliqué que le Pacte LP est le bras armé de cette réforme : c’est lui son carburant.
Rappelons-le : sans signataires, pas de réforme !
Les enseignant.e.s seront plus assujetti·es aux décisions des chef·fes d’établissement
A ce stade, la mise en place de la réforme est donc en cours. L’impréparation, la précipitation et la méconnaissance des réalités de terrain rendent difficile l’effectivité des mesures annoncées pour septembre 2023. Ainsi, la création du bureau des entreprises dans chaque établissement, n’aura pas lieu faute de candidat. Le ministère communique désormais sur 1/3 des établissements concernés à la rentrée ! De même, les chef·fes d’établissements ont mené des conseils pédagogiques. Ils ont mis en avant la vision institutionnelle du Pacte auprès des enseignant.es en LP, l’opportunité financière qu’il représente avec pour objectif d’identifier les potentiels signataires et faire remonter un état des lieux quant à l’acceptation, via le Pacte, de la réforme. L’enjeu fondamental reste donc encore d’expliciter, via les HIS, le projet global de cette réforme, c’est-à-dire la manière dont elle va brouiller les missions de l’école, entre instruction et formation contre préparation à l’emploi, la manière dont elle va mettre en concurrence les enseignant·es entre eux/elles, tout en les rendant plus assujetti·es aux décisions des chef·fes d’établissement.
Notre travail porte ses fruits, il faut l’amplifier pour mettre à bas ce projet de contre démocratisation scolaire !