Mercredi 3 décembre 2025 – 18h30/20h
Le yoga séduit de plus en plus : en France, près de 20 % des personnes l’ont pratiqué ces trois dernières années. Majoritairement urbain.es, diplômé.es et issu.es des classes moyennes et supérieures, les pratiquant.es recherchent bien-être et équilibre, avec une forte sensibilité écologique. Et surtout, le yoga reste très féminin : 70 % des adeptes sont des femmes, quatre fois plus que les hommes.
Le yoga répond à un vrai besoin social et les pratiquants et pratiquantes en deviennent simultanément les principaux.ales ambassadeurs·drices. Il semble donner une énergie et une force qui poussent les pratiquant.es à conseiller les personnes autour d’elles à pratiquer le yoga contre le stress, pour se retrouver soi-même, pour résister à l’accélération du temps…
Lors des programmes lycée de 2019, il entre dans la liste des APSA possibles à enseigner, sans réelle demande de la profession. Étrange imposition de la part de l’institution qui semble convaincue de son importance pour les élèves de lycée.
Peut-être que la question du bien-être et l’idée d’une centration sur soi font partie des arguments. Ils ne sont pas à minorer lorsque l’on entend l’état de détresse de la jeunesse.
Nous ferons aussi un pas de côté avec nos invité.es en essayant d’analyser l’usage politique de la pratique du yoga dans une société qui tend à ignorer les raisons structurelles du mal-être des hommes et des femmes. Une société qui tend à laisser seuls les individus responsables de leur mal-être, sans le remettre en système avec le fonctionnement social.
Cette soirée de l’EPS prendra le temps, avec nos invité.es, d’explorer l’histoire du yoga et son usage dans nos sociétés contemporaines. S’il peut être la dérive d’une société centrée sur soi, il peut aussi être une pratique collective, engagée, porteuse d’émancipation et de transformation sociale.
Une soirée qui combinera des regards pratique, théorique et historique.
Avec nous pour en parler :
- Zineb Fahsi réalise un essai critique qui explore la manière dont le yoga, pratique ancestrale indienne, a été intégré et transformé par les dynamiques du capitalisme contemporain. Elle a publié Yoga, nouvel esprit du capitalisme et a participé à de nombreux podcasts. À découvrir.
- Bruno Hilton, professeur en STAPS à Nancy, précurseur de l’enseignement du yoga à l’école, développe un regard critique sur son évaluation au bac. Il est responsable du diplôme universitaire « Yoga et Santé » – STAPS Nancy. Lire son article dans le dossier de ContrePied.
Christian Couturier, membre du centre EPS et société, coordonnateur du dossier de la revue ContrePied : Yoga : un cas d’école.
Mélie Fraysse, maîtresse de conférences à l’Université de Toulouse. Elle a réalisé un article d’analyse des pratiques de l’enseignement du yoga.
Murielle Colin, professeure d’EPS dans l’académie de Nancy, partage sa pratique du yoga avec ses élèves.
