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Luttons collectivement contre la marginalisation de l’EPS !

Article rédigé par Alexandre Majewski

Nos décideurs politiques maltraitent et fragilisent la discipline EPS en la marginalisant au sein du système éducatif. Cette marginalisation est opérée de manière systémique, les réformes étant conduites en cohérence avec l’objectif de la réduire à une simple activité contributive au bien-être des élèves, à leur santé et au climat scolaire propice aux apprentissages fondamentaux (lire, écrire, compter, respecter autrui).

Les fameuses ‘’éducation à…’’ sont privilégiées alors que les savoirs sportifs et artistiques sont relégués au rang d’accessoire. Or c’est parce que ces savoirs sont de haut niveau qu’ils nécessitent le besoin de l’autre pour apprendre, qu’ils exigent d’observer, de réfléchir à sa pratique et de s’approprier des méthodes. Autrement dit, la dimension éducative de notre discipline sera d’autant plus importante que les contenus à s’approprier seront exigeants!

La discipline a déjà été affaiblie, sous l’ère Hollande, par la suppression de l’épreuve physique d’EPS au Diplôme National du Brevet (DNB) et par la parution de programmes vides de contenus culturels avec comme ferme intention pour une partie de l’inspection générale EPS de ‘’gommer la référence aux APSA’’. Blanquer poursuit, sans relâche, cette œuvre de marginalisation.

Il diminue les horaires EPS en lycée professionnel, balaye la référence à des épreuves nationales et diminue le nombre de points des acquisitions motrices pour le BAC et refuse à l’EPS la possibilité de créer des spécialités. Pour finir, il encourage les équipes en collège à expérimenter le dispositif ‘’cours le matin et EPS et sport l’après-midi’’ qui marque clairement la séparation entre disciplines fondamentales et activités récréatives, de détente, de bien-être personnel. L’EPS ne serait donc pas un cours pour nos décideurs!

Dans les collèges, cette politique se traduit concrètement par une offre de formation floue, éclatée, disparate, rabougrie. Chaque équipe conçoit sa propre EPS sans références nationales de savoirs sportifs ou artistiques à maîtriser à l’issue d’une scolarité obligatoire. Or une discipline qui n’évalue plus les acquisitions culturelles risque de perdre sa légitimité aux yeux des élèves et des parents. Le SNEP-FSU craint alors une transformation profonde de notre métier, de nos missions s’accompagnant d’une perte de sens et d’identité professionnelle.

Les déclarations de Macron à Rodez sur le lien ‘’réforme des retraites et carrière des personnels enseignants’’ ne nous rassurent pas, bien au contraire. Elles confirment nos craintes et inquiétudes!

Une discipline qui n’évalue plus les acquisitions culturelles risque de perdre sa légitimité aux yeux des élèves et des parents.

A contrario du ministre Blanquer et d’autres ministres l’ayant précédé qui conçoivent l’EPS comme une activité ancrée dans la dimension ‘’hygiéniste ou santéiste’’, le SNEP-FSU défend une toute autre conception de l’EPS : une discipline d’enseignement, à part entière, considérée comme un laboratoire de l’accès de toutes et tous aux pratiques sportives et artistiques et à leur étude. Par la confrontation aux objets culturels sportifs et artistiques, l’EPS vise à la formation d’un.e citoyen.ne critique.

Dans ce contexte compliqué et tendu de bataille idéologique, il est urgent d’organiser la résistance dans tous les établissements en affichant avec fierté ce qu’on enseigne et ce que les élèves apprennent en EPS. La reconquête par la profession d’une EPS émancipatrice définie comme étude exigeante des APSA et pensée comme laboratoire de l’accès de toutes et tous aux pratiques sportives et artistiques doit s’organiser et se construire collectivement. 

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