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Soirée de l’EPS n°4/Saison 2 – Peut-on apprendre les compétences méthodologiques et sociales ?

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Mercredi 8 décembre 18h30 / 20h

Ce titre presque provocateur vise à questionner la place des compétences méthodologiques et sociales dans la leçon d’EPS. Pour prolonger la réflexion, les compétences méthodologiques ne pèsent-t-elles pas surtout sur les choix de l’organisation de la leçon et des gestes professionnels de l’enseignant·e ? N’est-ce pas une façon d’imposer une façon d’enseigner l’EPS et réduit la liberté pédagogique ?

Cette nouvelle définition de l’éducation physique et sportive tend à mettre en tension les compétences motrices et compétences sociales, comme si ces dernières pouvaient s’apprendre indépendamment des compétences motrices. Sauf à couper la motricité de sa construction culturelle au cœur du sport et des arts. 

Pour échanger et réfléchir avec nous, 4 invité·es :

Julien Gagnebien, IPR à Renne

A lire sur le blog de l’académie de Rennes , des propositions de situations complexes et des articles

Angélique Del Rey, Philosophe est l’auteure de plusieurs ouvrages dont :

« À l’école des compétences », aux éditions la découverte

Christian Couturier, membre du secrétariat national du SNEP-FSU. Il a suivi pendant de nombreuses années la construction des programmes et écrit plusieurs articles notamment :

« Les compétences méthodologiques et sociales en EPS »

Didier Delignières, PU à Montpellier, auteur de plusieurs ouvrages et d’un blog. Il vient de publier aux éditions EPS un livre :

« On peut penser autrement »


Le kiosque

EPS et loisirs, revue ContrePied

Voilà le dernier numéro de la revue ContrePied. L’EPS et loisirs, j’espère que vous avez compris que le titre ne signifie pas que l’EPS c’est du loisir. Il serait d’ailleurs intéressant de questionner les élèves de ce point de vue. L’EPS est-elle du loisir ou du travail ?

Ce numéro s’attaque à une question difficile : comment l’EPS travaille la continuité de l’activité physique et sportive plus tard ? Plus tard, après l’école dans le temps libéré du travail. Notre discipline a toujours eu cette originalité d’être à l’école une des disciplines qui trouvera la majorité de ses prolongements dans le temps libéré du travail contrairement à d’autres disciplines. C’est sans doute l’un des éléments qui lie son histoire avec la volonté de démocratisation de la culture.

La revue ContrePied cultive les ambitions et cherche à réfléchir non pas simplement à des loisirs de l’ordre de la distraction mais au contraire aux loisirs éducatifs et régénérateurs. Un joli numéro qui pose autrement la question de la continuité de l’activité sportive et propose un contre-pied à la crise sanitaire, et la volonté de quelques penseurs de l’éducation physique de vouloir accélérer une EPS santé.

Héritage social d’un évènement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de Michael Attali

Cet ouvrage se propose d’analyser les grands évènements sportifs et le décalage que l’on peut percevoir entre le prosélytisme des effets positifs pour faire accepter à la population l’investissement financier. Les grands évènements sportifs sont-ils des accélérateurs possibles des transformations sociales pour l’intérêt collectif que cela soit dans la réduction des inégalités ou dans la démocratisation ?

Plusieurs articles étayés se proposent d’analyser l’impact immédiat de ces évènements sportifs et l’héritage, qu’il soit matériel ou immatériel. Si vous ne voulez pas d’emblée être démobilisé, évitez l’article de Thierry Terret qui essaie de vendre les effets positifs des JOP 2024 sur la politique éducative et le sport. La volonté de soi-disant valoriser les pratiques vertueuses, comme le label génération 2024, ne résiste pas à l’épreuve des faits. Encore plus difficile à lire est la volonté de renforcer le sport scolaire en baissant la subvention de l’UNSS, renforcer les dispositifs d’aménagement pour les élèves à double projet sans aucun financement en heures pour soutenir les sections sportives. Le coup de grâce reste : renforcer la formation, sans aucun doute les STAPS en lutte depuis des mois apprécieront de savoir ce que signifie renforcer dans la perspective des JOP 2024.

Mais concentrons-nous sur les autres productions qui donnent des cadres d’analyse pour penser le sport, les grands évènements et gagner en précision. Le livre en tête nous devrions faire mieux la différence entre l’héritage et l’impact, relativiser le rôle générateur d’élan sportif dans la population, la supposition dans le renforcement de la cohésion sociale des grands évènements ou encore leurs rôles dans l’aménagement des territoires ou dans l’éducation à l’environnement. Les articles analysent les décalages entre les effets présupposés et le réel. Un enjeu déterminant pour se donner de l’élan afin que 2024 puisse accompagner une réelle politique de développement du service public si l’on souhaite espérer des effets et un impact.

Le thème au titre un peu provocateur mais pas que, cherche à questionner la place des CMS dans l’enseignement de l’éducation physique et sportive. Ces compétences intitulées au niveau Européen des soft skill n’ont-elles pas déséquilibré la définition et l’identité de notre discipline ? Nous serions devenus une discipline contributive à de grandes finalités abandonnant la construction de savoirs propres à l’EPS, ceux liés à l’étude du sport et des arts corporels (la danse et le cirque).

Pour prolonger encore cette réflexion, les compétences méthodologiques ne pèsent-elles pas surtout sur les choix de l’organisation de la leçon et des gestes professionnels de l’enseignant·e ? N’est-ce pas une façon d’imposer une modalité d’enseignement de l’EPS et réduire la liberté pédagogique ?