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Bac pro « secteur sport » : l’abandon de l’objectif annoncé !

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Ma mise en œuvre de la commande de Blanquer sur la création d’un bac pro « secteur sport » s’est soldée par la création d’une unité facultative (UF) dans certaines spécialités existantes dont l’institution avait estimé qu’il y avait un fort recouvrement avec les compétences exigées pour l’obtention des 2 modules généraux (sur les 4) du BPjeps (pour plus d’infos sur le BPjeps, aller sur internet).

L’idée annoncée était d’avoir une progressivité pour, en 2022, proposer un véritable BAC pro « secteur sport ». A cette rentrée cette UF a été mise en place, sans aucun contrôle ni critère officiel connu, dans 107 établissements. Rappelons aussi qu’auparavant, une « mention complémentaire » (Animation-gestion de projets dans le secteur sportif – AGSS) avait été mise en place, après le bac, pour obtenir deux « unités capitalisables » sur les quatre du BPjeps (uniquement pour les dominantes du BPjeps activités physiques pour tous et activités aquatiques), dans une soixantaine d’établissements.

L’ensemble des organisations syndicales avaient, l’an dernier, émis des doutes et des critiques sur la question des moyens, absents, et des perspectives, floues. De fait les jeunes, après la mention complémentaire ou l’unité facultative, ne débouchaient que sur un demi BPjeps !

Une réunion avec le ministère et les organisations syndicales a eu lieu le 14 octobre. Elle était censée nous donner plus d’information sur la suite des opérations. Le résultat est très faible. Pire, le projet, que nous avons soutenu ainsi que les autres OS, d’une vraie spécialité « sport » a clairement été abandonné : l’unité facultative et la mention complémentaire resteront la seule réponse du ministère.

Deux choses ont été annoncées :

  • La création d’une deuxième mention complémentaire qui donnerait les 2 autres UC du Bpjeps dans les secteurs : activité physique pour tous, activités aquatiques et activités de la forme. Cette mention (MC 2) serait accessible aux seuls élèves issus de la MC 1 ou de l’UF.
  • L’ouverture de l’UF dans 6 autres spécialités. Mais comme les enseignements recouvrent beaucoup moins ceux du Bpjeps, le ministère propose d’allonger la formation en la faisant commencer dès la seconde.

Rien de plus sur les moyens, rien sur le nombre d’établissements concernés l’année prochaine, aucune recherche, malgré nos demandes, d’autres débouchés que le Bpjeps.

Pour résumer, cette formation (pas sûr que le terme formation soit approprié puisqu’il n’y aura pas d’enseignement dédié) continuera à se faire en prenant sur les moyens existants. Et pour le Bac, cela débouche uniquement, dans les faits, sur un demi BPjeps. Il faudra continuer une année post- bac dans la MC pour obtenir le diplôme entier. Autrement dit, il faudra in fine une année post-bac pour obtenir un diplôme de niveau IV, c’est-à-dire de niveau Bac. Le terme de bi-qualification beaucoup utilisé par l’institution est en fait usurpé si on s’en tient à la scolarité bac pro.

On voit de façon assez précise la manière dont le ministère s’organise pour réformer sans coût et en utilisant les organisations syndicales pour peaufiner leur communication et corriger les défauts originels sans répondre sur le fond. La prise en compte de la critique principale disant qu’il faudrait que les jeunes aillent finir le BPjeps dans des formations payantes a quand même débouché sur la création de cette MC 2. Reste à connaitre l’ampleur de ce développement…