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Les LP, on n’en parle pas assez !

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L’EPS en lycée professionnel est un sujet plus rarement évoqué que l’EPS en lycée général et technologique. Pourtant, c’est le seul niveau d’enseignement où l’EPS a perdu des heures lors des dernières réformes.

C’est le seul niveau d’enseignement également où l’on crée une « unité facultative », nommée « secteur sportif », sans aucun moyen d’enseignement. C’est aussi un niveau ou la discontinuité des apprentissages, due aux périodes stages notamment, est la plus flagrante. C’est enfin un niveau ou le sport scolaire, pour de multiples raisons, est en difficulté.

En étant un peu alarmiste, il faudrait déclarer les LP « zones à défendre » (ZAD). Car depuis trop longtemps, les politiques affirment à grand renfort de « comm’ » revaloriser la voie professionnelle en faisant l’exact contraire. D’après le calcul du SNUEP, syndicat de la FSU représentant l’enseignement professionnel, la dernière réforme sous la haute autorité de J.M. Blanquer, a fait perdre sur les 3 années conduisant au Bac pro, l’équivalent de 10 semaines de cours par rapport à avant.

Nous estimons qu’il faut revenir à un enseignement technique ou polytechnique qui doit être le cœur des apprentissages

En EPS, la dernière période a vu éclore des « non-programme » d’EPS (chacun fait ce qu’il veut) et la modification des épreuves du Bac s’est soldée, comme pour les lycées généraux et technologiques, par la perte des repères nationaux (référentiels) et, par contre, l’imposition d’ « AFL » (attendus de fin de lycée) en augmentation exponentielle par rapport à ce qui était attendu auparavant.

Rien moins que 6 AFL sont présentés comme carte d’identité de la discipline. Si les deux premiers sont censés répondre aux exigences motrices de l’APSA du cycle, les autres sont sur d’autres registres (analyser, connaitre, assumer, assurer…). Bien sûr d’aucun-es pourront trouver ça intéressant. Le problème c’est de rapporter ça au conditions concrètes d’enseignement dans les LP, et d’autres part sur une forme, nouvelle dans sa proportion, d’intellectualisation de la discipline.

4 heures pour tous et toutes

Le SNEP-FSU a lancé cette campagne avec une préoccupation issue de l’observation de la situation du moment et des différents rapports qui sont parus ces derniers temps sur l’état physique de la jeunesse. Nos élèves ont besoins, d’abord, d’une augmentation significative du temps de pratique sportive et artistique. Nous ne parlons pas de « pratique physique » qui peut se faire en montant les escaliers… Mais de pratique culturelle, sportive et artistique, qui mobilise l’élève dans sa totalité et qui génère des émotions. Or seule l’obligation scolaire est en mesure de produire de l’égalité. Sinon ce sont les inégalités sociales qui déterminent l’accès ou non à la culture, pas seulement sportive et artistique d’ailleurs.

Donc, un alignement pour tous et toutes sur 4h (soit grosso-modo deux séquences de 2h par semaine), est un besoin vital.

Ensuite, il faut un plan de développement d’accès aux équipements sportifs. Pour cela il faut bien évidemment en multiplier la quantité, mais aussi rénover ceux existants qui, pour nombre d’entre eux, ne répondent plus aux exigences du moment, y compris environnementales.

Pour quoi y faire ?

L’enseignement de l’EPS, comme nous l’avons suggéré au début de ce texte, subit aujourd’hui une forme d’intellectualisation qui, de notre point de vue, mène à un désintérêt des élèves pour la discipline (et pas seulement en LP). Nous estimons qu’il faut revenir à un enseignement technique ou polytechnique (dans le sens où les élèves pratiquent plusieurs APSA) qui doit être le coeur des apprentissages. C’est sur cette base que l’on peut enseigner, dans le même temps, les valeurs qui sont portées par l’école. La question des pouvoirs d’agir est déterminante pour la construction de la vie physique ultérieure. Or ces pouvoirs viennent de la possibilité de réaliser concrètement des choses qui ont un sens social. Les APSA permettent de faire ce lien entre école et société. Ce qui empêche aujourd’hui d’apprendre, ce sont les conditions pratiques de l’enseignement en LP qui débouchent la plupart du temps sur une forme de zapping qui est le meilleur moyen de ne pas permettre des apprentissages significatifs. Il faut réfléchir aujourd’hui aux conditions à remplir pour permettre aux élèves d’approfondir. C’est-à-dire s’inscrire dans des cycles d’autant plus longs qu’ils sont de fait entrecoupés de périodes de stages. Sans cela, tout le reste apportera beaucoup de bavardage et peu d’effets. Il faut collectivement imposer une nouvelle réflexion sur l’EPS en LP.