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Ministère de l’agriculture : 4h d’EPS durant toute la scolarité

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Par Joseph Boulc’h

4h d’EPS dans l’agriculture, un « engrais » nécessaire pour cultiver les « pousses » déjà existantes (EPS obligatoire en BTS et Prépa) et développer les champs des apprentissages pour toutes et tous les lycéen·nes.

Le secteur agriculture du SNEP-FSU s’est interrogé sur l’apport d’une telle ambition pour nos élèves de l’enseignement agricole.

Cela favoriserait l’apprentissage grâce à 2 séquences hebdomadaires ; des progrès significatifs permettent de donner du sens à la pratique de nos élèves en développant les ressources, en consolidant les acquis et le goût de l’effort. La répétition et la régularité sont des éléments essentiels dans ce domaine.

Nos élèves sont confrontés à l’effort dans le cadre de leur stage professionnel ; ce temps supplémentaire pourrait servir à la formation aux gestes et postures auxquels ils sont confrontés. Certains maîtres de stage s’étonnent de la faiblesse de nos élèves face à l’effort. Il y a un réel besoin.

Les programmes d’EPS de l’enseignement agricole nous incitent à consacrer du temps aux activités de pleine nature. Mais celles-ci nécessitent du temps pour se rendre sur les lieux de pratique. Aujourd’hui, plusieurs projets sont abandonnés dans nos lycées faute de disponibilité. 4h hebdomadaires permettraient une organisation annuelle qui dégagerait du temps pour pratiquer ces activités sous forme de stage de quelques jours.

Une partie de nos élèves vivent en milieu rural où l’offre associative sportive est plus restreinte. Augmenter le temps consacré à l’EPS permettra une offre élargie d’APSA et une meilleure appropriation culturelle de celles-ci.

Une caractéristique de l’enseignement agricole est la poursuite de l’enseignement de l’EPS dans les classes post bacs. Les BTS ont 1h 30 semaine et les classes préparatoires 2h.

Une partie de nos élèves vivent en milieu rural où l’offre associative sportive est plus restreinte

Le projet du SNEP-FSU est ambitieux. Il se confronte cependant à la concurrence des autres disciplines, c’est à dire comment dégager du temps pour ajouter 2 h à l’emploi du temps dans un temps d’enseignement hebdomadaire contraint. Les réformes successives des programmes en EPS ont réduit le temps consacré à notre discipline : pour mémoire, les bacs technologiques avaient 3h hebdomadaires jusqu’en 2007, puis 2h 30 et lors de la dernière réforme en 2018, 2h ! Les bacs professionnels ont 2h semaine contre 2h 30 à l’Éducation Nationale.

A l’aune d’une carrière professionnelle nous sommes confrontés au paradoxe des injonctions ministérielles qui affichent des programmes ambitieux, inatteignables au regard du temps consacré.

Le comité d’évaluation et de contrôle d’évaluation des politiques publiques a rendu son rapport le 21 juillet 2021 sur l’évaluation des politiques de prévention en santé publique.

Les rapporteurs détaillent l’ensemble des possibilités de faire du sport, de la petite enfance jusqu’aux séniors, et pas seulement sur la question de l’EPS. La part sur l’école a retenu notre attention et les différents axes traités dressent un constat plus qu’alarmant sur l’état de santé physique des jeunes en matière de pratique sportive, et sur les effets ravageurs du confinement, de la sédentarité, jugée comme une bombe à retardement sanitaire.

Une des propositions de ce rapport est le renforcement de l’EPS au lycée en augmentant le temps de pratique hebdomadaire du primaire et du secondaire, et en rendant systématique une unité d’enseignement libre à l’enseignement supérieur.

Faire de la France une nation sportive, lutter contre la sédentarité passent par des mesures concrètes. 4 h hebdomadaire durant toute la scolarité seraient bénéfiques à toutes et tous nos élèves pour leur santé, pour les motiver et les préparer à une pratique régulière pour leur vie après le lycée.