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L’éducation physique que nous voulons

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Les 17 et 18 mars, le SNEP-FSU a organisé un séminaire à Paris pour travailler sur les référentiels d’évaluations collèges du DNB (diplôme national du Brevet) et du BAC et sur les programmes d’EPS. Les enseignant·es présent·es se sont réuni·es par petits groupes autour d’une APSA et ont construit des référentiels d’évaluation comprenant une épreuve, des indicateurs d’évaluations et la traduction vers une note en lien avec les fiches des programmes élaborés par le SNEP-FSU.

Ces fiches programmes du SNEP-FSU font aujourd’hui office de programme national pour les enseignant·es d’EPS orphelin·es de savoirs attendus dans les APSA. L’adaptation professionnelle aux diversités de contextes locaux ne peut être un argument pour gommer tout attendu et visées nationales pour tous les élèves. Souvent utilisée comme argument pour revendiquer que l’EPS est une discipline innovante, devrions-nous penser que la suppression des attendus nationaux serait une avancée pour les élèves ?  Réduirait-elle les inégalités existantes entre les établissements scolaires déjà présentes avec un cadre commun ? Quels parents aujourd’hui peuvent accepter que l’enseignant ·e de mathématiques ou de français décide, avec son équipe d’établissement, en fonction des caractéristiques des élèves, des savoirs visés ? C’est pourtant ce qui se fait déjà en EPS.

Rattrapée, y compris par la Cour des comptes qui s’étonne de l’absence d’exigence commune et de système d’évaluation, notre discipline navigue à vue.

Le SNEP-FSU a pris la responsabilité compliquée de proposer, non seulement des fiches de savoirs, mais travaille également avec des enseignant.es d’EPS à des épreuves nationales d’évaluation pour le DNB et pour le bac. Ces épreuves se veulent pragmatiques et cherchent à réduire les décalages qui existent aujourd’hui entre l’EPS écrite et l’EPS réelle.

Le SNEP-FSU a pris la responsabilité compliquée de proposer, non seulement des fiches de savoirs, mais travaille également avec des enseignant·es d’EPS à des épreuves nationales d’évaluation pour le DNB et pour le BAC.

De ce point de vue, les épreuves du BAC en EPS sont caractéristiques d’injonctions contradictoires. L’institution avance l’autonomie des établissements pour déterminer des épreuves et, dans le même temps, exige la proposition d’épreuves devant correspondre à un cadre. Un cadre qui déborde parfois lui-même de celui attendu et qui, en souhaitant survaloriser la dimension méthodologique de la discipline, a accentué un formalisme en désincarnant ces apprentissages de la culture des APSA.

Les équipes d’enseignant·es de lycées ont été contraintes, par la nécessité de répondre à un cadre institutionnel, de construire des épreuves dont le formalisme nécessite des adaptations évaluatives. Le décalage trop important entre le prescrit et le réel conduit à déconstruire tout attendu commun, et laisse chaque enseignant·e avec ses propres choix. C’est ainsi que dans lycées, les élèves peuvent passer des épreuves différentes ou qu’une épreuve refusée dans un district ou un département pour non-conformité, peut être proposée ailleurs aux élèves.

C’est dans cette réalité complexe que le SNEP-FSU proposera de mettre en débat et en expérimentation des épreuves pour le DNB et le BAC dès septembre. Nous proposons que les enseignant·es d’EPS expérimentent ces épreuves alternatives avec leurs élèves. Elles pourront évidemment être critiquées, discutées, améliorées pour contribuer à la nécessaire remise en place par l’institution d’épreuves de BAC et de DNB nationales, communes pour tous, et boussole nécessaire avec les programmes de notre discipline.