Depuis son congrès en décembre 2021, le SNEP-FSU porte la campagne pour l’augmentation des horaires de l’EPS à 4 h sur toute la scolarité. En cette rentrée, par le biais de la circulaire de rentrée, le ministère reconnait le bien-fondé de nos revendications reposant sur l’argumentaire qui justifie notre campagne. Le dispositif « 2 h de sport » porte la marque de notre activité syndicale. Or, au lieu d’aller jusqu’au bout de la démarche et d’inscrire les acquis pour l’éducation et formation des jeunes en s’appuyant sur le développement du service public qu’est l’EPS, le ministre retourne le besoin social d’une jeunesse plus sportive contre ce même service public, en annonçant officiellement une nouvelle mesure, sous forme d’expérimentation, contre ce même service public. Il va plus loin, il demande aux établissements scolaires d’organiser le périscolaire et d’être à l’origine de sa propre mise en concurrence avec le tissu associatif. Il faut avouer que la perversité du dispositif pose de nombreuses questions. Nous tentons ici d’y répondre succinctement.
Il nous faut collectivement porter plus que jamais la juste revendication des 4 h d’EPS pour toutes et tous.
Premièrement, il conviendrait de s’attarder sur les raisons de cette mise en concurrence. Pour un ministre d’un gouvernement néolibéral, toute diminution des dépenses publiques, donc tout désengagement du service public est bon à prendre. L’objectif, ici, n’est pas que ça marche et que la jeunesse devienne de plus en plus sportive, dans la perspective et l’héritage des JOP de Paris par exemple, mais que ça coûte le moins possible voire que ça ne coûte pas.
Ensuite, il est intéressant de voir comment le ministère s’y prend dès cette rentrée. Il y a d’abord eu une annonce que 140 établissements seraient concernés. Les équipes n’étaient pas encore rentrées mais le ministère avait déjà le nombre des établissements en capacité d’y répondre. Les premières remontées des équipes qui arrivent au SNEP-FSU sont explicites. Les dispositifs déjà existants (sections sportives scolaires, classes à horaires aménagés, classes à projet…) sont désormais « habillés » « 2h de sport ». Il va de soi que la communication ministérielle (voire présidentielle car E. Macron a promu lui-même le dispositif, devant les recteurs) montrera toute la « réussite » du dispositif.
Enfin, il convient d’ouvrir quelques perspectives. Nous appelons les équipes à refuser l’instrumentalisation de leur travail et à dénoncer (CA, presse…) cette opération honteuse. Par le même mouvement, il nous faut collectivement porter plus que jamais la juste revendication des 4 h d’EPS pour toutes et tous.
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