Les études internationales sur le niveau des élèves viennent régulièrement rappeler que la France est le pays où les inégalités sont parmi les plus fortes.
Récemment, dans le sillage de Brigitte Macron, les députés du rassemblement national ont soutenu un projet de loi sur le port de l’uniforme à l’école qui visait notamment à réduire ces inégalités.
Loin d’être radicalement opposé à cette idée et dans la droite ligne d’une politique d’autonomisation des établissements, Pap Ndiaye est venu rappeler récemment sur France Inter que chaque établissement restait libre de choisir ce qu’il voulait pour leurs élèves. Petit clin d’oeil au privé peut être. L’occasion en tout cas de rappeler que l’enseignement privé (sous contrat ou non) représente un secteur important de scolarisation de la jeunesse.
De plus, on observe aujourd’hui en France une « fuite » (variable selon les territoires) des effectifs vers le secteur privé qui participe du développement des inégalités scolaires. Le transfert des élèves socialement plus aisés vers le privé a comme effet logique d’augmenter la proportion d’élèves socialement défavorisés dans les établissements déjà les plus en difficulté.
La publication par le Ministère de l’éducation nationale d’un rapport sur les indices de position sociale (IPS) qui permettent de définir le profil social des établissements vient corroborer ce constat.
Ce document (Lire) est certainement plus utile qu’une énième réflexion sur l’uniforme lorsqu’on cherche à comprendre et à avancer sur le problèmes des inégalités socio-scolaires.
Quelques chiffres
Plus de 50 % des enfants de cadres sortent diplômés au niveau bac +5 contre 13 % seulement des enfants d’ouvriers.
37 % des enfants d’ouvriers qui ont poursuivi dans l’enseignement supérieur sortent non diplômés contre 14 % pour les enfants de cadres.
Le rapport sur les IPS montre que les LP ont pour 93,4 % d’entre eux des IPS bien inférieurs à la moyenne, alors que les IPS des LGT sont pour 84 % d’entre eux supérieurs à la moyenne. En conclusion, le type des établissements (LP ou LGT) et le secteur (public/privé) sont deux marqueurs structurants du niveau social qui expliquent comment se produisent les inégalités scolaires.
