Un nouveau groupe d’expert·es a été nommé, en toute discrétion, pour écrire les programmes du cycle 4 et du cycle 2 et 3.
Une fois encore, cette nouvelle écriture va se réaliser sans aucun bilan de l’existant. Nous ne pouvons que regretter la suppression des épreuves du DNB dans les APSA qui permettaient, à minima, de donner quelques éléments des apprentissages et des activités programmés.
Le groupe d’expert·es (voir ci-dessous) va avoir une responsabilité importante. Vont-ils·elles proposer un programme qui s’inscrit dans la même lignée que les précédents, sans aucun repère de progressivité dans les APSA et un glissement important vers une minoration des apprentissages moteurs des élèves. Pourtant, tout le monde s’accorde à valoriser l’importance des acquisitions sportives à l’école, savoir-nager, danser, courir, jouer avec les autres, grimper… Il semble que l’institution n’arrive pas à assumer ces besoins sociaux.
Préciser ce qui doit s’apprendre dans les APSA devrait être la priorité d’un programme. Cela donnerait un cap, un enjeu pour l’ensemble des enfants de notre pays.
Les précédents groupes d’expert·es pour le collège et le lycée avaient œuvré en ce sens. Bafoués au dernier moment par des jeux de pouvoir interne, pour finalement publier des programmes inconsistants qui ont initié la dérive de l’EPS « officielle » actuelle.
De plus, vont-ils proposer le maintien de l’organisation actuelle des APSA autour de champs d’apprentissage inopérants et hors de tout bon sens professionnel, comme en témoigne caricaturalement le champ 4 notamment, ou bien iront-ils·elles vers une classification culturellement et socialement signifiante ?
Le SNEP met en débat des propositions
Le SNEP-FSU a depuis toujours fait des propositions alternatives tout en résistant contre les mesures qui sont injustes et tendent à accentuer les inégalités. En même temps, la qualité du travail des enseignant·es fait partie d’une réflexion permanente de notre syndicalisme.
Nous considérons que la définition de ce qui s’apprend à l’école et de ce qui doit être évalué ne peut être confiée aux équipes locales : le service public doit statuer sur la culture commune dispensée à tous et toutes. Les travaux en sciences de l’éducation sont assez unanimes à ce sujet : les curriculums sans repères précis, explicites, accentuent les inégalités. C’est d’autant plus le cas lorsque les formations initiales et continues sont attaquées et donnent moins de moyens encore aux enseignant·es pour développer leur professionnalité. Et cela n’est pas contradictoire avec la liberté pédagogique et didactique que nous défendons par ailleurs.
Le SNEP-FSU, sur la base d’un travail collectif intégrant enseignant·es et formateur·rices, a proposé un cadrage des programmes, de la 6ème à la Terminale, via un document appelé « préambule aux programmes » et que vous pouvez trouver sur le site du SNEP-FSU :
Vous y trouverez aussi des fiches programmes et des exemples d’évaluations.
L’institution n’a pas prévu de consultation ni de temps de débat.
La consultation, et encore plus la négociation, avec le syndicat représentatif de notre profession, ne sont pas envisagées à cette date. C’est une rupture historique depuis l’écriture des premiers programmes, qui donne à voir la conception du dialogue social du ministère : on nous demandera formellement notre avis pour corriger quelques bricoles…
Nous n’avons plus qu’à espérer, dans ce premier temps, que les membres chargé·es de l’écriture des programmes seront au rendez-vous de l’histoire de notre discipline. Nous avons besoin de nous recentrer sur le cœur de notre métier, l’étude des APSA, pour construire la culture commune des collégiens et collégiennes et remettre l’acquisition de pouvoirs d’agir sportifs et artistiques comme objectif prioritaire.
Composition du groupe de révision du programme (GRP) d’Éducation Physique et Sportive (EPS) – Cycle 4
- Céline ALLAIN, Inspectrice d’académie-Inspectrice pédagogique régionale d’éducation physique et sportive, académie de Rennes.
- Julien GAGNEBIEN, Inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche, collège d’expertise disciplinaire et pédagogique en éducation physique et sportive, copilote du groupe.
- Vincent KLAKOCER, Professeur agrégé d’éducation physique et sportive, collège Robert Schuman, Behren-lès-Forbach, académie de Nancy-Metz.
- Sylvaine LAIR, Professeure agrégée d’éducation physique et sportive, collège Jacqueline de Romilly, Magny-le-Hongre, académie de Créteil.
- Alban LARNICOL, Inspecteur d’académie-Inspecteur pédagogique régional d’éducation physique et sportive, académie de Reims.
- Marie-Estelle ROUVE, Inspectrice d’académie-inspectrice pédagogique régionale d’éducation physique et sportive, académie de Clermont-Ferrand.
- Madame Carole SÈVE, Doyenne de l’Inspection Générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche [IGÉSR], collège d’expertise disciplinaire et pédagogique en éducation physique et sportive, copilote du groupe.