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Comment les collégiens occupent leur temps libre ?

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La Direction de l’Evaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) a publié en novembre 2022 une note d’information sur les 6 manières dont les collégiens occupent leur temps libre. Outre nous éclairer sur les différentes façons dont les jeunes s’engagent dans les activités culturelles, scolaires  et sportives, ces données confirment et consolident les propositions et les revendications du SNEP-FSU sur le système éducatif en général et sur l’EPS en particulier.

Cette note revient tout d’abord sur les activités régulièrement pratiquées par les collégiens de 13 à 14 ans. Le sport est une des activités les plus pratiquées (83 % en font au moins 1 fois par semaine pour les élèves rentrés en cours en septembre 2011). Parmi les autres activités largement pratiquées, on retrouve le travail scolaire et écouter de la musique.  Aussi met-elle en lumière l’idée selon laquelle la manière dont les collégiens les pratiquent est déjà fortement différenciée. Le sport constitue certes l’un des loisirs le plus fédérateurs mais il est aussi l’un des plus clivants. Se dégagent ainsi 6 profils de collégiens dont les caractéristiques peuvent être résumées de la manière suivante:

  • ‘’Les générationnels’’ (31%) : Ces jeunes pratiquent très régulièrement du sport et notamment lorsqu’il est encadré (clubs), écoutent souvent de la musique et passent beaucoup de temps à réaliser leurs devoirs. Leur niveau scolaire n’est cependant pas très élevé.
  • ‘’Les héritiers’’ (20%) : Ces jeunes accordent une grande place à la culture. Les relations avec leurs pairs sont moins importantes. Les ressources financières et le capital culturel des parents sont plus élevés que la moyenne. Ces jeunes reproduisent la pratique de leurs parents.
  • ‘’Les rétifs au sport’’(15%): Pour ces jeunes, moins d’1 % pratiquent du sport une fois par semaine. Cette non-pratique n’impacte pas les relations avec leurs pairs. Cette catégorie concerne davantage les filles. Cette catégorie correspond davantage aux jeunes dont les parents ont un revenu moyen/faible.
  • ‘’Les sportifs non scolaires’’ (15%) : L’activité physique et les pairs sont essentiels pour ce profil. « Une forte sociabilité avec leurs pairs suggère que c’est par l’intermédiaire de ceux-ci que le goût du sport pourrait avoir été acquis ». Ils ont des résultats scolaires assez faibles. Plus généralement, cela concerne les garçons et les enfants d’ouvriers et d’inactifs.
  • ‘’Les équilibrés’’ (12%) : ces jeunes pratiquent de manière équilibrée plusieurs activités, même si l’activité sportive reste modérée. La pratique des activités artistiques est bien présente. Ce profil concerne majoritairement des filles avec des parents cadres ou de professions intermédiaires.
  • ’’Les isolés’’ (8%) : Ces jeunes pratiquent fréquemment une activité sportive, mais les liens avec leurs pairs sont faibles. Ce sont souvent des jeunes en grande difficulté scolaire. Leurs parents n’ont pas une appétence marquée pour le sport et les pratiques culturelles.

Cette étude vient remettre en cause l’orientation éducative développée par le ministre Pap Ndiaye et son prédécesseur. Elle apparaît alors comme un point d’appui aux propositions du SNEP-FSU pour une école juste, démocratique et émancipatrice.

Afin de réduire, voire éliminer le poids du capital culturel et financier des familles sur les résultats scolaires, il nous semble nécessaire d’ouvrir le chantier de ce que nous appelons le ‘’Plus et mieux d’école’’. Une école dans laquelle tous les jeunes ont le temps d’étudier et d’apprendre à leur rythme pour acquérir une solide et exigeante culture commune. Notre revendication des ‘’4h d’EPS’’ s’inscrit pleinement dans cette orientation.

Il est urgent également de tordre le cou à l’idée des ‘’fondamentaux’’ qui revient à hiérarchiser les disciplines et ainsi à ne pas reconnaître les réussites des élèves dans des disciplines dites ‘’secondaires’’. Nos propositions de programme alternatif et de certifications au DNB seront des outils dans cette bataille de la reconnaissance de l’EPS comme voie de réussite originale.

Le sport scolaire nous semble enfin être un excellent outil pour contribuer à l’inclusion et à la mixité sociale. C’est un espace formidable dans lequel des élèves issus de milieux sociaux différents jouent, apprennent et progressent ensemble. Malheureusement, les dernières décisions sur le fonctionnement de l’UNSS ne pourraient que l’affaiblir. Plaidons et agissons donc pour le développement des AS dans les établissements.