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Le SNEP renouvelle sa demande, plus que jamais nécessaire, d’un moratoire sur le nouveau CCF

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Le SNEP-FSU écrit à M. Edouard GEFFRAY (DGESCO) et renouvelle sa demande de moratoire pour cette rentrée particulière. Courrier du 1er septembre 2020.

Monsieur le Directeur Général,

Nous vous avions interpellé́, dans un courrier en date du 21 janvier 2020, puis du 2 juin 2020 à propos de l’arrêté́ et de la circulaire qui ont été́ mis en place pour le nouveau CCF EPS du Bac 2021.

Nous avions demandé l’ouverture de discussions pour modifier ces textes qui changent en profondeur la  nature de notre discipline et son enseignement. Le SNEP FSU vous avait demandé un moratoire d’un an avant toute application de l’arrêté́ et de la circulaire pour le Bac EPS. Notre demande n’a pas été́ entendue.

Aujourd’hui, avec une rentrée scolaire que chacun souhaite la plus sereine possible, il ne nous semble pas opportun d’y ajouter de la complexité et de l’anxiété en imposant cette nouvelle évaluation. Les enseignants EPS et le SNEP FSU rejoignent l’Inspection Générale qui pense que « la rentrée doit être progressive et adaptée mais avec l’objectif partagé de proposer rapidement une EPS riche et source d’apprentissage réels » (Quelques orientations pour la reprise de l’EPS en Septembre 2020, Groupe EPS, IGESR).

Dans ce contexte délicat de rentrée, les éléments et problèmes soulevés dans nos précédents courriers ne vont être qu’accentués. La profession est très inquiète pour la mise en place concrète de ces nouveaux protocoles d’évaluation du Bac EPS. En effet, les élèves de terminale n’ont aucunement été́ préparés à ces nouvelles épreuves. Dans une démarche sereine et constructive, l’épreuve du terrain apparaît comme essentielle pour valider des outils d’évaluation dont l’enjeu, celui du Bac, est important. La validation des protocoles d’évaluation, faite de manière inégale dans les académies, est une validation théorique et ne peut garantir leur faisabilité́. Aucun recul professionnel n’existe.

Dans le cadre d’une année scolaire « ordinaire », ce mode de fonctionnement « sans filet » est déjà problématique, mais pour cette reprise de l’EPS en contexte COVID, cela constitue une mission « impossible ». Ce caractère exceptionnel, le Ministère en convient dans les repères qu’il donne aux enseignants pour les examens et contrôle en cours de formation : « Nous pouvons considérer la rentrée 2020 comme un cas exceptionnel et la possibilité́ doit être laissée d’entrer dans l’EPS en septembre sans préoccupation certificative à court terme ». En effet, d’ores et déjà, des Activités Sportives et Artistiques prévues par les équipes pour être évaluées avec les nouvelles fiches d’évaluation ne seront pas enseignées en ce début d’année pour assurer le respect des règles sanitaires.

Aujourd’hui, avec une rentrée scolaire que chacun souhaite la plus sereine possible, il ne nous semble pas opportun d’y ajouter de la complexité et de l’anxiété en imposant cette nouvelle évaluation

De plus, la nouvelle évaluation impose des rôles sociaux (AFL2 et 3) difficilement compatibles avec les distances entre élèves, le port du masque et le brassage des groupes. Si l’évaluation certificative ne doit pas être la préoccupation à court terme, alors pourquoi maintenir la volonté d’application en cours d’année de cette nouvelle évaluation, construite pour un tout autre contexte d’enseignement.

Pour cette année scolaire, les élèves de Terminale peuvent continuer à être évalués avec les référentiels récents par APSA de 2018. Ces derniers rentrent tout à fait dans le cadre de la réforme du lycée et des textes du nouveau Bac, les enseignants ont l’habitude de les faire fonctionner et les élèves les connaissent. De plus, ces référentiels nationaux sont en nombre suffisant, ont des contenus permettant de répondre au mieux à la situation du protocole sanitaire et permettent d’assurer une évaluation égale pour tous les élèves sur l’ensemble du territoire.

La volonté́ d’instaurer, dans ce contexte problématique lié à la pandémie, de nouveaux protocoles d’évaluation pour le Bac 2021 est préjudiciable pour les élèves et les enseignants. Faire un pas de coté, en différant d’une année, parait indispensable.

Le SNEP-FSU renouvelle donc sa demande d’un moratoire d’un an avant toute application de l’arrêté et de la circulaire pour le Bac EPS.

Une réponse du ministère serait un geste salutaire, les enseignants en cette rentrée ont besoin de visibilité sur l’ensemble de l’année scolaire pour organiser leur évaluation et leur programmation d’APSA.

Dans l’attente de votre réponse, soyez assuré, Monsieur le Directeur Général, de notre attachement au service public d’Education.