La mixité sociale des établissements scolaires est un des éléments structurants de la politique de l’égalité dans l’Éducation. Si elle ne résout aucun problème en soi, elle est un point d’équilibre à trouver afin de sortir de la ghettoïsation des établissements des quartiers défavorisés notamment et de l’entre-soi existant dans les « beaux quartiers ». Évidemment, le poids du privé est déterminant là où il est fortement implanté.
Nous revenons aujourd’hui sur cette question car la DEPP 1 vient de publier une note sur la question.
Si la ségrégation au sein du secteur public, comme du secteur privé, est en baisse, elle se creuse entre les secteurs privé et public.
Elle dépend des politiques éducatives menées, mais aussi des facteurs externes à l’institution, le logement par exemple.
L’étude montre que les collèges en REP+ sont les moins hétérogènes.
La dynamique
Si la ségrégation est stable (ce qui ne veut pas dire qu’elle serait à un bon niveau) sur le plan national, elle explose dans les zones urbaines.
Les écarts de composition sociale entre secteurs public et privé sont les plus forts «dans les départements du bassin parisien, du nord de la France, du sud méditerranéen et les départements et régions d’outre-mer» qui enregistrent «un fort degré d’inégalités économiques, ou un taux de pauvreté important».
En gros, les lieux de vie cumulent les handicaps. Plus les familles vivent dans des zones dans lesquelles il y a une plus grande concentration de pauvreté, de chômage, d’absence de services publics etc., moins l’établissement que fréquente leur enfant est socialement mixte.
Le poids du privé est déterminant là où il est fortement implanté
C’est au niveau de la dynamique que les évolutions révèlent les problèmes. Ainsi, entre 1989 et aujourd’hui, la part des élèves issu·es du milieu social très favorisé a doublé dans les établissements privés. L’impact sur les collèges publics est évident.
Pour terminer, nous rappelons le mandat de la FSU (congrès 2019) : « La mixité sociale dans les établissements scolaires doit être au centre des débats dès lors qu’il s’agit de réduire les inégalités face à l’école, notamment dans les secteurs urbains. Toutes les pistes sont à examiner : révision de la sectorisation, réaménagements et ou délocalisation de certains établissements, offre de formation professionnelle, technologique et générale dans les établissements, lutte contre l’emprise de l’enseignement privé… »
- Division de l’évaluation, de la prospective et de la performance et de l’EN[↩]