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Les équipes départementales : un dispositif pour dynamiser l’EPS et le sport scolaire

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En collaboration avec le
  • Equipes départementales EPS 
  • Conseillers pédagogiques de circonscription (CPC) 
  • et conseillers pédagogiques départementaux (CPD)

Les équipes départementales EPS ont été créées dans les années 1960-70 pour assurer le développement de l’EPS et du sport scolaire à l’école primaire. Des conseillers pédagogiques départementaux (CPD) et de circonscription (CPC), ainsi qu’un membre de l’inspection, un délégué USEP et à l’époque des professeurs d’EPS de l’Ecole Normale (aujourd’hui INSPE) sont chargés de dynamiser, développer l’EPS dans le département. Ces équipes départementales EPS perdurent encore aujourd’hui mais sont mises à mal depuis plusieurs années.  Nous faisons des propositions pour les redynamiser. 

Le rôle des CPC et CPD 

Tel qu’il a été défini à l’origine, le rôle des CPC EPS est d’accompagner les enseignant.es au plus près du terrain, d’« aider à la définition des projets d’école, à l’organisation de rencontres sportives, à la réalisation de plannings d’utilisation d’installations, à la mise en place de stages d’écoles définis dans le plan de formation, favoriser les nécessaires liaisons avec les collectivités locales, le CPD, l’USEP, les collectivités locales, les associations, afin d’aider à la réalisation des projets ».

Les CPD, en tant que conseiller technique du DASEN, ont pour mission première d’élaborer et mettre en œuvre du plan d’action départemental pour la promotion de l’EPS à l’école en lien avec les IEN et l’USEP (« coordonner les actions engagées, assurer l’information nécessaire des conseillers pédagogiques de circonscription, favoriser la mise en oeuvre des projets d’envergure départementale, susciter les conditions de l’innovation, de la recherche pédagogique, de la formation », le tout en lien avec la formation initiale.. 

Jusqu’à récemment, il y avait dans chaque circonscription obligatoirement un CPC généraliste et un CPC EPS. Celui-ci était titulaire du diplôme de formateur (CAFIPEMF) avec une spécialité EPS. 

Une évolution qui fragilise l’EPS

Au fur et à mesure des années, les CPC ont été de plus en plus chargés de missions supplémentaires sur la sécurité, le climat scolaire, le bien-être et la santé des élèves, les conditions sanitaires, etc. Depuis 2015, la nouvelle circulaire sur les missions ne stipule plus l’obligation d’avoir un CPC EPS dans chaque circonscription.  La conséquence est qu’aujourd’hui en 2021, de nombreuses circonscriptions ne comptent plus de CPC avec spécialité EPS. Aujourd’hui, la priorité donnée aux plans de formation maths et de français empêche les CPC de mener un vrai travail d’accompagnement en EPS. Cette situation est d’autant plus problématique que les besoins n’ont jamais été aussi grands au plan sociétal (santé, sédentarité, besoin de jeux, environnement…) et que la formation initiale a fortement diminué et que la formation continue a quasiment disparue. 

Dans le même temps le nombre de CPD a diminué et leurs missions se sont diversifiées (sécurité, règlementation, partenariats, dispositifs divers,….). Elles s’éloignent de plus en plus de leur mission initiale de formation d’enseignant.es du primaire en EPS. 

Dans le même temps également, le soutien ministériel à l’USEP, indispensable au développement de l’EPS et du sport scolaire, a diminué. Un seul exemple : la décision du ministère d’acter l’équivalent de 100 postes pour l’USEP s’est traduit au final par 8 postes (ETP) pour l’ensemble des 97 départements !! 

Nos propositions 

Pour assurer le développement de l’EPS à l’école primaire il est nécessaire de redynamiser les équipes départementales EPS autour d’un plan de développement de la formation continue ambitieux pour accompagner les professeurs des écoles au plus près des besoins du terrain, et pour développer le sport scolaire. 

Pour les CPC : 

  • rendre à nouveau obligatoire un CPC EPS par circonscription 
  • au moins 50% de leur temps consacré à l’EPS (accompagnement des enseignant.es débutant.es en EPS, aide à la programmation annuelle de l’EPS dans les écoles, formation sur la natation, le savoir-rouler, aides à l’organisation de rencontres sportives en lien avec l’USEP, agréments des intervenants, sécurité, etc…) 
  • la possibilité d’un CAFIPEMF EPS dès la première année (et au bout de 3 ans comme aujourd’hui)
  • la possibilité d’encadrer des formations longues avec les CPD et de se former en lien avec la recherche.

Pour les CPD : 

  • assurer un nombre suffisant de CPD par département (il y a aujourd’hui de très grandes inégalités départementales)
  • 100% des missions des CPD doivent être relatives à l’EPS et au sport scolaire, dont 50% consacrés à la formation continue des professeurs d’école en EPS. 
  • donner les moyens aux CPD de mettre en œuvre leurs plans de développement de l’EPS et du sport scolaire au niveau départemental et académique. Les objectifs doivent être définis sur le long terme en accord avec le recteur et les DASEN (il s’agit d’éviter des changements permanents de priorités totalement inefficaces).  
  • assurer le développement du sport scolaire et les relations avec les partenaires des collectivités territoriales et du mouvement sportif

Pour l’USEP : 

Il y a un lien direct entre le développement de l’USEP et le développement de l’EPS (voir L’USEP, les rencontres sportives et la dynamique de l’EPS)

  • Un poste USEP par département pour dynamiser le sport scolaire et faire le lien avec le mouvement sportif local et départemental ;
  • Atteindre l’objectif d’une association sportive dans chaque école d’ici 10 ans. 
  • Donner des moyens aux enseignants d’animer le sport scolaire en prolongement de l’EPS. Cela suppose soit des indemnités correspondant aux heures supplémentaires effectués, soit une décharge horaire correspondant à un « forfait » tel qu’il existe pour les professeurs d’EPS pour l’UNSS. C’est la condition pour qu’un nombre suffisant de professeurs d’école s’implique dans le sport scolaire sur le temps scolaire et hors temps scolaire.