Article rédigé par Natacha Dellard
Un bilan pour la 1ère année a été publié par la C3D, 50% des STAPS y ont répondu. Sur les notes, la C3D relève que, a priori, Parcoursup contribue à une meilleure réussite chiffrée ! Mais ceci n’est pas sans rapport, bien sûr, avec le fait que ce dispositif a contribué à modifier les conditions de
formation, en homogénéisant le profil de sélection des étudiants, en même temps que l’offre de formation devenait inégalitaire. En effet, Parcoursup a généré une augmentation du nombre de baccalauréats général, limitant l’accès des élèves des filières professionnelles.
De plus, l’adaptation du parcours (recrutement sur « Oui si ») s’est faite uniquement dans 52% des universités ayant répondu. Mais si l’adaptation des modalités d’accueil devait avoir une incidence sur le taux de réussite, l’aide, en termes de moyens supplémentaires pérennes (humains, horaires et financiers), n’est pas à la hauteur des ambitions. Partout ont fleuri les postes de contractuels, des collègues pour qui la précarité est la seule perspective offerte, pour des salaires indécents, parfois à peine supérieurs au SMIC, alors qu’ils sont souvent détenteurs d’un doctorat. La proposition d’une adaptation de parcours sans moyens supplémentaires rend inégalitaire l’offre de formation, sachant que les « Oui si » occupent majoritairement les places en dessous de la moyenne (10/20), alors que les admis sans condition, sont majoritairement (52,9%) entre 10 et 13.
Quelles conséquences sur l’évolution du service public de formation ?
Les disparités entre universités subsistent, voire s’accentuent, créant des formations plus attrayantes que d’autres. En effet, certaines formations dont les résultats étaient déjà très honorables augmentent de près de 20% leurs performances, alors que d’autres, dont les résultats sont plus modestes, ne progressent guère, voire régressent. Au regard des flux migratoires occasionnés par Parcoursup, la question est de savoir si Parcoursup ne contribue pas à déséquilibrer l’offre de formation en STAPS par une formation à deux vitesses : des pôles d’excellence d’une part et des pôles « bradés » d’autre part?
Les disparités entre universités subsistent, voire s’accentuent, créant des formations plus attrayantes que d’autres.
Parcoursup nuit à la démocratisation en permettant une sélection sur la base de données « prédictives » qui discriminent en renforçant les bases scolaires, qui elles-mêmes reproduisent les inégalités sociales. « Les réussites improbables ne sont plus acceptées ». Le SNEP-FSU continuera à défendre un vrai accès à l’Université pour toutes et tous et demande des moyens, toujours scandaleusement insuffisants, à la hauteur des flux et des besoins.