Avec ces véritables premiers passages « ordinaires » de CCF, les équipes d’EPS sont confrontées à l’application « absurde » des nouveaux référentiels. Plus d’échappatoire, la tartufferie ne tient plus. Désormais, les équipes doivent se dépatouiller « pour de vrai » avec leur propre construction. Situation cynique du new management, où on rend les acteurs complices de décisions contraires à leurs intérêts et à celle ici de l’EPS. De plus, avec le contexte général autour des dernières reformes du Lycée, l’étau se resserre sur les enseignants avec une pression accrue de la part des élèves et parents, liée aux projets locaux d’évaluation et à l’intrusion croissante dans nos vies des messageries professionnelles avec des demandes de justification de notes de plus en plus nombreuses. La tension sur l’évaluateur est donc grande.
Le « bazar » des nouveaux référentiels a au moins un mérite, celui de faire l’unanimité contre eux, personne ne veut en rester à ce « machin » insatisfaisant, qui n’était ni à écrire ni à faire (écrit par quelqu’un(e)s et jamais testé !).
Dans ce Chaos organisé, il nous faut donc retrouver collectivement des équilibres pour éviter un KO individuel. Relever la tête, se donner de l’air, en se posant ensemble des questions syndicales sur l’évaluation, c’est salvateur !
Suite aux « premières » expériences in situ des CCF, le SNEP-FSU va organiser des rencontres avec la profession pour reprendre notre histoire commune sur l’évaluation. Pour entamer la réflexion, voici quelques questionnements récurrents soulevés lors d’échanges avec des collègues : Dans notre école républicaine, pouvons-nous nous satisfaire d’une iniquité territoriale organisée sciemment par ces
référentiels ? Quelle EPS donnons-nous à voir à travers cette évaluation avec seulement 12 points pour la motricité ? A l’heure où les élèves sont de plus en plus sédentaires, et dans le contexte sanitaire du moment, est-il pertinent d’être en évaluation permanente sur de multiples rôles sociaux non moteurs, au détriment du temps d’apprentissage spécifiques dans les APSA ?
Les référentiels actuels produisent une démonstration par l’absurde, tant ils déséquilibrent grossièrement le contenu de la discipline, et menacent d’entrainer l’EPS dans le vide. Un retour de balancier doit être provoqué. L’évaluation tient sur un fil ténu grâce une construction chimérique, fruit de l’histoire professionnelle entre pragmatisme de terrain et théorie du traitement didactique des APSA. Cet épisode nous montre que les enseignants, avec le SNEP-FSU, sont, au final, les seuls garants de l’identité de l’EPS et de son destin.
Vous aimerez peut-être aussi :
Après 4 années de mise en place du nouveau Baccalauréat, la DGESCO et l’inspection générale souhaitent que la remontée des notes soit réalisée par AFL ou AFLP et non plus une note globale. Les enseign...
L’évaluation certificative a pris depuis longtemps une place dominante au lycée. Elle est à la fois une mise en œuvre du new public management et une construction d’une EPS en rupture avec le modèle d...
Vendredi 13 octobre, le SNEP-FSU a rencontré la DGESCO. La rencontre s’est articulée autour de la demande du début d’année, de faire remonter les notes de chaque Attendu de Fin de Lycée. Une occasion ...
Les épreuves de spécialités passées, comme prévu, les élèves ont déserté le lycée. Une drôle d’ambiance lorsque dès le mois de mars, un air de vacances souffle dans les lycées français. Seul le minist...