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Redonner un avenir au collège dans une école de l’égalité et de l’émancipation !

Le président Macron ambitionne de finaliser son projet d’école néolibérale en transformant en profondeur le collège. Certains cadres de son mouvement LREM et ses satellites souhaiteraient effectivement prolonger le fonctionnement de l’école primaire de la 6 ème à la 3ème. Un processus de ‘’primarisation’’ des contenus pourrait s’enclencher rapidement qui aurait des conséquences néfastes pour l’idéal d’émancipation et la volonté de démocratisation que nous portons.

Le président-sortant Emmanuel Macron vient de remporter l’élection présidentielle de 2022. Il entame ainsi un 2ème mandat qui pourrait être mortifère tant au niveau social que démocratique et environnemental. Sur les questions éducatives, le pire est à craindre avec une volonté affichée de finaliser son projet d’une école néolibérale, ‘’utilitaire’’ qui, en renonçant à la lutte contre les inégalités scolaires, organise le tri social, la sélection précoce, la concurrence, la formation de citoyen·nes qui s’adapteront à la société telle qu’elle est. Après les réformes fortement contestées des lycées, du BAC, de l’accès aux études supérieures (Parcoursup) et du primaire, il souhaiterait transformer le collège en ‘’école du socle’’. Le lecteur notera l’utilisation du conditionnel tant le président-candidat est resté flou sur son projet éducatif en le réduisant, à quelques jours du scrutin présidentiel, à une 1/2 journée dédiée à l’orientation, aux 2h de sport dont nous aurons l’occasion de reparler et à une revalorisation sans conditions mais sans entrer dans les détails.

A l’adaptation et à l’employabilité nous opposons une école de l’égalité et de l’émancipation

L’idée d’une « école du socle » recentrée sur les fondamentaux est une antienne des néolibéraux qui veulent en finir avec un collège de second degré et qui promeuvent la « primarisation » de ce dernier. Nous assisterions alors au recrutement d’enseignant·es polyvalent·es et à une rupture définitive entre le collège et le lycée. En outre, le projet « BAC+3/BAC-3 » dont on nous vante les mérites depuis plusieurs années serait finalisé. Il aurait pour conséquence principale de reléguer la moitié de la population scolaire à des formations et qualifications précaires. Quel progrès !

Le SNEP-FSU revendique un tout autre projet éducatif pour les jeunes. A l’adaptation et à l’employabilité nous opposons une école de l’égalité et de l’émancipation. Notre projet éducatif affiche clairement l’allongement de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans, le ‘’tous éducables’’ et le ‘’plus et mieux d’école’’. Le triptyque démocratisation de l’accès aux savoirs/acculturation/émancipation est notre boussole pour permettre à tous les jeunes de comprendre le monde dans lequel ils vivent et d’acquérir les pouvoirs et les savoirs nécessaires pour agir sur lui.

Dans une telle école, le collège sera entendu comme une étape particulière dans le développement social et culturel des enfants qui permettra à la fois d’assurer une continuité avec le primaire et le lycée et de provoquer des ruptures nécessaires pour grandir et se développer.

Aussi devra-t-il simultanément organiser l’élargissement des savoirs abordés et assurer un droit pour toutes et tous à s’engager dans l’étude des œuvres et des pratiques culturelles, l’approfondissement des savoirs et le travail personnel et en autonomie. Enfin, il organisera les enseignements sans hiérarchisation car tous les domaines de la connaissance et des savoirs sont fondamentaux. Le soutien aux élèves en difficulté et l’aide aux devoirs, par exemple, devront être organisés dans toutes les disciplines sans exclusive et sur le temps scolaire.

Bien évidemment, des moyens conséquents seront à prévoir afin de parvenir à notre ambition éducative. Des mesures telles que : aucune classe à plus de 24 élèves (20 en éducation prioritaire), la constitution de groupes de besoin, la co-intervention… seront un préalable et seront offertes aux équipes éducatives.

La bataille contre une école qui cherche à couler les jeunes dans les moules du marché sera à coup sûr rude. C’est pourquoi l’engagement massif de tous les personnels et usagers du service public d’éducation doit s’organiser dans les plus brefs délais.